Archives de Catégorie: Climat

IA – Q.0044 – Esprit es-tu là ?

Niveau 0, à propos de ‘l’esprit’ d’un slogan, qu’est-ce qu’un ‘slogan’ ?

Il est des jours où il semblerait que l’on pense méthodiquement.

Rajout 11/08/25 -_- Vous avez dit ‘méthodiquement’. Hum, hum… Mais, il se peut, qu’on soit habité(e) d’un vertige , et ce, relisant un brouillon, que cela se double d’un ressenti. Comme celui d’ ‘être’ ‘coincé(e)’ dans une zone interstitielle. Le mot ‘interstitiel‘ est ‘rare‘ dit le CNTRL. Ainsi va, dans ses usages, l’esprit, à un instant ‘ T ‘. Il n’y aurait plus qu’à en faire une équation |physico-mathématique ?| . A propos de ce ‘brouillon’, les rajouts sont en ‘gras’, le ‘brouillon’ ne l’est pas. Il s’agit de cette chronique. Ne vous y trompez pas. Entre bouillon et brouillon … Juste un ‘r’ de plus ou de moins ! Un ‘r’ comme un ‘air’ de liberté ! Et la ‘magie’ du verbe ! Celle de la langue française. Celle que je ne veux pas perdre…

On part de zéro, par exemple d’un ‘slogan’. Celui du GREP – récemment adopté – qui est : Réfléchir ensemble. Qu’est- ce qu’un slogan? Réponse dans une définition : https://www.cnrtl.fr/lexicographie/slogan – EXTRAITS : «formule concise et expressive, facile à retenir, utilisée dans les campagnes de publicité, de propagande pour lancer un produit, une marque ou pour gagner l’opinion à certaines idées politiques ou sociales » – Ma conclusion, après lecture de la notice CNTRL, serait que ‘slogan’ appartiendrait à l’univers de la ‘marchandise’, du ‘politique’. Alors quoi ? Apaisant, belliqueux ou lénifiant... Je ‘pense’ à ‘devise’, alors que, le slogan, cela n’en est pas; le mot ‘devise’ est ‘jeune’ |récent|: «Étymol. et Hist. 1. 1842 (Ac. Compl.: Slogan. s.m. − hist. − Cri de guerre d’un clan écossais).»

Rajout 11/08/25 -_- Je me sens ‘bien’, mais, ‘coincée’. Confirmation. Entre le slogan et la devise je n’ai pas même envie de choisir. Cela ne me convient pas. J’entends par là, que cet univers là, que le slogan ou la devise formatent, je n’ai pas de penchant pour lui. Malgré cela je suis encore au Grep.

Niveau 1, réfléchir…

Je continue de ‘penser’ me plaçant au niveau du ‘sens’ de ‘réfléchir’, me demandant comment considérer, évaluer, qualifier, faire vivre cette forme verbale en pratique : https://www.cnrtl.fr/etymologie/reflechir . Serait-il utile de rapprocher, comparer ce terme à un autre. Par exemple à celui du verbe ‘penser’? En prenant cette ‘forme’ dans son étymologie et son histoire pourrais-je avoir un embryon de réponse ? EXTRAITS : « renvoyer par réflexion » – |ça c’est de 1609| → « revenir sur sa pensée pour l’approfondir » – « penser mûrement » ← |ça c’était du Bossuet ! | – du lat. reflectere « courber en arrière, recourber; ramener » – en lat. médiév. « réverbérer (d’un miroir) » – dér. de flectere « fléchir, ployer », préf. re- marquant le mouvement en arrière.

Rajout 11/08/25 -_- Je relis ce brouillon, imprégnée de doute(s) mais aussi d’une certitude, il y a de l’optique | pure vs impure | la dedans : avec réfléchir, il y a un (les) (des) jeu(x ) de miroir (s)…

Niveau 2, penser

J’explore la notice : https://www.cnrtl.fr/definition/penser . Deux définitions comblent d’aise mes biais cognitifs de blogueuse. EXTRAITS : «A. HIST. DE LA PHILOS. Exercer son esprit; mettre en œuvre sa conscience.» – «B. − PHILOS., lang. cour. 1. Former des idées; concevoir par l’esprit, par l’intelligence.»

Rajout 11/08/25 -_- Coincée à nouveau , je me questionne pour en sortir  : où se trouve le ‘siège’, la ‘particule’ de la conscience ? La conscience, est-ce une onde, qui va, ne revient pas ? Est-ce un ‘formatage’ de ‘l’être’ ‘du vivant’ ‘de l’individué’ ? ‘Être’ pilonné. ‘Être’ bombardé d’informations. Ambivalence du terme. Quittons les vivants un instant pour aller vers les morts. Aller vers tous ces morts qui nous influencent. Comment serions nous influencés par leur mort ? La mort – dans un lit douillet sous les hommages, la mort puis le testament, ou bien toutes ces morts pour rien [peut-être ? ] catapultés par les marées et rejetés, noyés, sur les plages – ces morts et les traces qu’ils laissent |ou ne laissent pas | ,  dans la presse, dans les objets encyclopédiques, historiques. Ceux -ci tant qu’on ne les a pas détruits, existent, en potentiel partage.

Niveau 3, escamoter

Laissant mon esprit voguer entre les ‘formes’ images des mots |terme de ‘traces’| celles des images mentales [terme de ‘noyés’| en surgit une troisième verbale : le terme escamoter, ‘vieillie’, me dit sa notice CNTRL : EXTRAITS : «A.− Faire disparaître, dissimuler (quelque chose ou plus rarement quelqu’un) par une manœuvre habile.» Un slogan serait-il une manœuvre habile qui brouillerait les pistes entre réfléchir et penser ? ‘Spectaculaire’ … répondraient |ou pourraient répondre| en chœur : Jean Baudrillard, Guy Debord, Régis Debray, Jacques Ellul, Michel Foucault, René Girard, Anne Sauvageot, Bernard Steigler, Paul Virilio & C° …

Rajout 11/08/25 -_- Dans ce ‘spectacle’ |sans fin, ni commencement| en train de se dérouler, on est, on existe, on lui appartient. Ces morts |pour rien ? | m’appartiennent à jamais. Tout comme nous leur appartenons. Face au spectacle de façon |pseudo ? | autonome ou bien on s’y dissous ou bien on s’en retire ? Spectaculaire  cet escamotage ? De quoi s’agit-il quand on admire ou qu’on repousse quelques uns des accessoires et décors du spectacle ? D’un trop plein de sens qui engendre le vide : plus de place pour l’esprit ! D’un vide de sens qui ne laisse plus d’espace pour réfléchir ? Quantique ? Sur le conseil d’Aurélien Barrau je ne fais que de la poésie. Je reviens de Fleurance Festival d’astronomie. A Aurélien Barrau je dédie cette chronique. Comment ne pas perdre son moi, son soi, son sur-moi, son ça, sa mémoire, sa culture, son savoir, son empathie, sa sympathie, sa compassion, son esprit? Sa liberté [pseudo ? ] [reste plus qu’à en faire une équation] … Réponse poésie. Quand à moi, la blogueuse, astronomie, paroles d’astrophysique(s), de physiciens m’imprègnent momentanément. Je plane dans ‘ce que l’on ne sait pas’. Ne pas en avoir peur. Ce ne sont que, des myriades de nuages d’êtres mathématiques sans la propriété de faire pleuvoir. Enfin…Hum, hum… Edgar Morin est là. Complexité… Je perds VERSUS je ne perds pas...Atmosphère… De Sciences Humaines…

Niveau 4, conclure

Le verbe conclure c’est : «I.− Mettre un terme à quelque chose qui est en cours.» Je le fais au moyen du lien vers «les lunettes connectées (…) serpent de mer dans l’océan numérique (…) », dont parle François Saltiel Publié le mardi 29 avril 2025 à 08:52 , et du constat que n’ayant rien demandé à Meta et autres robots conversationnels comme ChatGPT, Gemini & consorts, mais tout au CNTRL, site généré en HTML basique, j’ai dépensé très peu d’octets, de ce fait un peu moins d’énergie |moins d’électricité ? ] que prévu.

Rajout 11/08/25 -_- Je suis toujours en phase (linguistique, électrique  et électronique ? ) avec cette conclusion !

@ + © MFB

Rajout 11/08/25 -_-

Pourquoi ce blog ?

Dans une volonté de désengagement numérique, j’ai fermé tous les réseaux sociaux depuis plusieurs années. J’invite chacun à faire de même. Et je n’alimente presque plus ce blog.
Aurélien Barrau

Esquisse d’une solution pour éviter la catastrophe environnementale

Thierry Ripoll est Professeur de psychologie cognitive à l’Université d’Aix-Marseille et membre du Laboratoire de Psychologie Cognitive. Ses recherches concernent plusieurs grands domaines de la psychologie (raisonnement, mémoire, perception, attention).

Dans son dernier livre Pourquoi je prends ma douche trois minutes de trop ? , il a appliqué son expertise au problème de notre inaction face au dérèglement climatique. Il l’a complétée par les résultats scientifiques les plus récents en anthropologie, en neurosciences et en économie comportementale. Il identifie ainsi 14 obstacles au sauvetage de la planète qui bloquent de nombreuses fausses solutions. Rousseau avait raison et notre système a pris le dessus sur l’individu!

Il ébauche LA solution autour de l’acceptation d’une limitation de notre droit à consommer. Il conclut sa tribune dans LeMonde en admettant qu’il s’agit d’une « véritable révolution anthropologique majeure, la seule susceptible de surmonter la crise environnementale. L’inégalité en matière de richesse et donc de consommation n’a plus aucune légitimité dans un monde limité, quelle que soit la force que pouvait avoir l’argument de la méritocratie dans un monde sans limites. »

Cette conférence apparaît donc comme une étape déterminante pour nos préoccupations environnementales de citoyens engagés.

Aspects pratiques

La conférence aura lieu le samedi 3/2/24 à 16H30 salle Osète à Toulouse. Elle peut être suivie par visio, il faut alors s’inscrire ici.

Voici les 14 obstacles tirés de son dernier livre Pourquoi je prends ma douche trois minutes de trop ? Edition Sciences Humaines Accent aigu – Mars 2023

  1. Obstacle 1 : Vous avez dit conscience ?
  2. Obstacle 2 : Quand la grenouille voulait devenir plus grosse que le bœuf.
  3. Obstacle 3 : Vous en reprendrez bien un petit peu ?
  4. Obstacle 4 : Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras demain ?
  5. Obstacle 5 : Pour maintenir le niveau de plaisir, il faut doubler la dose.
  6. Obstacle 6 : En avoir une plus grande que celle de son voisin.
  7. Obstacle 7 : Les paons, les Porsche et le sexe.
  8. Obstacle 8 : Quand le fantasme du bonheur tue le bonheur.
  9. Obstacle 9 : Le désir plus excitant que le plaisir assuré.
  10. Obstacle 10 : Homo sapiens, un animal altruiste dans un environnement porté vers l’égoïsme.
  11. Obstacle 11 : Égoïsme, faible coopération et suicide évolutif.
  12. Obstacle 12 : L’invention catastrophique de l’inégalité.
  13. Obstacle 13 : Violence guerrière et altruisme paroissial.
  14. Obstacle 14 : Quand le système prend le dessus sur l’individu.

Voici LA solution

  1. Le compte individuel d’impact écologique : les bases d’une révolution anthropologique heureuse.
  2. L’utopie rationnelle du futur et l’irrationalité du présent.
Livre de Ripoll

Quelle reprise économique, compatible avec la sauvegarde de la planète ?

Les questions posées sont très larges, mais je vais encore élargir. En effet, le sujet liminaire est lié à la façon dont la question est posée autour de la planète. Nous sommes aujourd’hui dans une situation où ce qui nous concerne véritablement c’est l’écosystème de l’humanité. C’est comme cela que je traiterai ce sujet.

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La révolution Anthropocène du 29 Août 2016 – par Jean-François Simonin

Publié avec l’accord de l’auteur.

Il s’est produit un événement remarquable le 29 Août dernier. La communauté scientifique s’est accordée sur le constat que l’humanité est entrée dans une nouvelle ère géologique, l’ère de l’Anthropocène.

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La COP21 les avis de nos Conférenciers

Je continue la série des réactions de nos conférenciers, tous membres du GIEC et spécialistes des négociations climatiques.

J’ai eu le plaisir d’être au milieu de leurs échanges et ils ont accepté que je les « publie ». Le style est celui d’échanges mails et il est conservé. Il n’en a que plus d’intérêt! Je les publie dans l’ordre chronologique. Je ne les présente plus, leurs fonctions et expériences sont décrits ailleurs sur ce Blog ou sur le site du GREP-MP. Ils sont enrichis de citations d’Everton Lucero (n°2 de la délégation brésilienne).

Jean-Marie Pillot Lire la suite

la COP21, vue par des conférenciers du GREP

J’ai sollicité les conférenciers du GREP, membres du GIEC, à réagir à mon post sur le Blog du GREP.

Voici les 1ères contributions : Youba Sokona et Christian Gollier.

Tous deux étaient intervenus le 10 Octobre 2014 lors d’un débat organisé par le GREP. Ils sont membres du WG3 du GIEC, Youba Sokona (Malien) en étant co-président.

J’ai donc le plaisir de les publier ci-après.  

Cher Jean-Marie,

Merci pour ton message. Je partage totalement le point de vue de Christian. Oui en effet sur tous les plans la CdP21 a été un succès. Elle a de loin enregistré la plus nombreuse participation de toutes les CdP sur la plus grande  espace jamais couverte par une CdP. Elle a rassemblé à son ouverture le plus grand nombre de Chefs d’Etat et de Gouvernement.

La diplomatie française a été exceptionnelle.

Mais il m’a semblé que l’on a vite oublié pourquoi on était à Paris. La hantise du succès de la CdP a pris le pas sur la question du climat et comme le dit si bien Christian l’accord n’offre aucune réponse claire aux questions de fond.

Nous sommes tous optimistes et nous menons tous le même combat depuis plusieurs années mais il faudrait que nous regardions la réalité en face. Travaillons ensemble pour faire du succès de Paris un élan nouveau pour le véritable combat qui sera dur, long et fastidieux.

Avec mes amitiés.

Youba Sokona

Directeur de recherches émérite au CNRS,

Co-président du troisième groupe d’experts du GIEC

 

Cher Jean-Marie,

Les résultats de la COP21 dépassent de beaucoup mes espérances. Chapeau à la diplomatie française, vraiment. On peut difficilement espérer mieux, en particulier compte tenu de l’opposition républicaine au Congrès américain.

Je sais qu’il n’est pas bon de critiquer l’accord. Comme l’écrivait ce week-end Alain Grandjean, critiquer l’accord,  c’est faire le jeu des climatosceptiques.  Je sais aussi combien s’exprimer sur ce sujet impose des marqueurs idéologiques et politiques dans un environnement médiatique français qui a toujours eu de la peine à regarder les arguments de fond autrement que sous ces prismes. Malgré les efforts du GREP.

Comme tu le sais, je suis un défenseur d’une politique climatique d’envergure, efficace et gagnante. Hélas, l’accord obtenu à Paris samedi, même s’il est le mieux qu’on puisse espérer aujourd’hui, n’offre aucune réponse aux questions fondamentales, comme les fuites de carbone ou la justice climatique (rien n’est dit sur le financement du Fonds pour le Climat hors des banalités jamais engageantes). La transparence est à géométrie variable. Aucun mécanisme de punition des free-riders n’est suggéré (accord « non-intrusif, non-punitif »). Qui peut croire que la bonne volonté, ligne directrice unique de l’accord, peut résoudre un problème d’une telle envergure. Il faut être sérieux, voir qu’au mieux, la COP21 n’est que le début mal ficelé d’un très, très long combat.

Tu trouveras ci-après mon texte publié samedi par Atlantico.

Amitiés,

Christian GOLLIER

Visiting Professor, Economics Dpt, Columbia University
Professor (on leave), Toulouse School of Economics

Université de Toulouse-Capitole

21 Allée de Brienne, F-31015 Toulouse

Web:  http://www.tse-fr.eu/people/christian-gollier

 

Texte de Cristian Gollier publié samedi 12/12/2015 par Atlantico

 Accord sur le climat : générations présentes 1 – Générations futures 0

Ce samedi 12 décembre 2015 a été dévoilé l’accord de la COP 21 de Paris. De nombreux acteurs parlent de succès, d’accord historique. Qu’en est-il concrètement ? Ce jour est-il effectivement à marquer d’une pierre blanche ?

L’accord assemble une liste disparate de bonnes volontés. Sa crédibilité est réduite largement par le caractère essentiellement non-contraignant des promesses (INDC). Je crains que comme pour le Protocole de Kyoto, la suspicion mine rapidement la dynamique. Comme par le passé, certains pays s’arrangeront pour faire du « dumping environnemental », de manière à ce que les efforts des pays vertueux ne conduisent qu’à un transfert des émissions (et des emplois) vers ces pays irresponsables. L’accord ne résout rien dans le domaine des fuites de carbone, pourtant un sujet crucial.

La tragédie des biens communs se joue une fois de plus sous nos yeux. Face aux égoïsmes nationaux, on ne peut rien faire. Je salue les efforts des négociateurs français, mais contre cela, il n’y a pas grand-chose à faire.

Le succès n’est possible que si l’ensemble des acteurs économiques réalisent que les énergies fossiles n’ont plus d’avenir. Un accord international crédible devrait impliquer l’effondrement de la valeur des actifs bruns, les investisseurs essayant de se défaire de ces actifs dont plus personne ne voudra bientôt. L’inverse s’est passé cette semaine. Les indices « low carbon » ont sous-performé le marché. L’Arabie Saoudite et le Vénézuela ont exercé leur droit de véto à la référence à un prix du carbone en milieu de semaine, seul instrument crédible d’une politique cohérente et efficace pour lutter contre le changement climatique. La vérité est là sous nos yeux : les gens qui se trouvent derrière les marchés financiers, vous et moi, ne croyons donc pas à l’émergence dans les années à venir d’une politique climatique efficace au niveau mondial.

L’accord prévoit, à terme, une limitation de la température moyenne « bien en deça » de 2 degrés et de limiter la hausse à 1.5 degrés. Quels changements cela implique pour notre mode de vie ? S’agit-il de quelque chose d’efficace ?

Tout cela ferait sourire s’il ne s’agissait de notre destin collectif sur cette planète. Le débat sur les 1.5°C est une diversion pure et simple. Compte tenu de l’inertie du système climatique, il est quasi-certain qu’on ne tiendra pas les 2°C. On peut demander la lune. Encore fait-il s’en donner les moyens !

La clause de réévaluation périodique des promesses est une terrible preuve de faiblesse. On sait que les promesses d’aujourd’hui ne suffiront pas, même avec un objectif à 2°C, loin s’en faut. Pourquoi dans ces conditions attendre pour aller plus loin et plus fort ? Cet attentisme est mortifère, car il incite les pays à jouer la montre pour arriver en meilleure position dans la prochaine vague de négociation.

Qui « souffrira » le plus de cet accord ? Comment est-il vécu dans les différents pays réunis ?

Le drame de ces négociations, c’est que nous ne parvenons pas à faire comprendre qu’on peut déconnecter la question de qui doit réduire ses émissions de la question de qui doit payer pour ses efforts. Cette incapacité est dramatique parce qu’elle conduit à l’échec, les pays pauvres ne voulant pas participer à l’effort de réduction parce qu’ils pensent, sans doute avec raison dans les conditions actuelles, qu’ils devront payer eux-mêmes pour ces efforts. L’utilisation d’instruments économiques, comme une taxe carbone associée à des compensations, ou un système de permis négociables avec distribution de permis uniforme par habitant, auraient permis de combiner justice climatique, redistribution, et efficacité. Mais un tel système aurait transféré une charge financière trop forte sur les pays riches, qui ne veulent plus en entendre parler.

Finalement, les gagnants sont les générations actuelles, et les perdants sont les générations futures qui auront à porter le poids de notre irresponsabilité.

Ségolène Royale évoque une dynamique, estimant que cet accord « préfigure des actions très concrètes ». Qu’en est-il ? Quels sont aujourd’hui les fractures qui peuvent encore empêcher l’accord ?

Oui, l’accord va conduire à une myriade d’actions concrètes, et il faut s’en réjouir. Mais tout cela sera écologiquement très inefficace. Des actions écologiques très coûteuses seront faites ici, alors que d’autres quasi gratuite ne seront pas réalisées ailleurs.

A cette heure, on ne sait pas encore ce que le projet d’accord exprime sur la notion floue de « responsabilités communes mais différenciées », pierre d’achoppement de toutes les négociations climatiques depuis 20 ans. De même, après 2 semaines de COP, on n’a toujours pas clarifié le mécanisme de financement du Fonds Climatique, ni la répartition de ses dépenses entre réduction des émissions (qui intéressent surtout le Nord) et celles d’adaptation (qui intéressent le Sud). L’absence de consensus et de volonté dans ce domaine reste un danger mortel pour tout accord.

Christian GOLLIER

Une COP 21 à la hauteur de nos espérances

La COP21 s’est terminée au Bourget avec un « succès historique ».

Difficile de considérer que l’histoire s’arrête là. Il est certain néanmoins que plusieurs objectifs ambitieux ont été fixés:

  • le financement de 100 Md$/an du Fonds Climat destiné au saut technologique vers une économie dé-carbonée pour les pays en développement. C’était une des conditions majeures à respecter pour participer à la réduction des inégalités dans le monde. Son côt ne devrait représenter pour nous que 0,1% du PIB/an. Et en plus ce montant est un plancher qui devra être augmenté au-delà de 2025.
  • Limiter le réchauffement climatique « bien en deçà des 2 degrés et de poursuivre les efforts pour atteindre 1,5 degré ». C’était franchement inespéré.
  • « Chaque pays devra fournir tous les cinq ans des informations sur son plan de contribution nationale de réduction de ses émissions de GES ». Qui pouvait l’espérer? En sachant que la méthode bottom-up a permis d’obtenir les engagements nationaux (INDCs) de 180 pays l’ont fait, représentant plus de 91 % des émissions de gaz à effet de serre. Des pays comme le Burkina Faso, le Mali, se sont livrés pour la première fois à un exercice de prospective.
  • La COP « reconnaît le rôle important des incitations à la réduction des émissions », dont « la tarification du carbone ».  C’est clairement un des moyens d’aller vers un monde dé-carboné.
  • Et à cet accord inter-gouvernemental, il faut rajouter la mobilisation de la société civile, des ONG, du Pape, des entreprises, des villes (1000 annoncent 100% d’énergies renouvelables à l’horizon 2050).

« Les gouvernements ont posé les bases d’une action ambitieuse de lutte contre le changement climatique, mais les mesures doivent être immédiates », souligne-t-on au WWF.

« Nous sommes satisfaits de cet accord. Nous pensons qu’il
est équilibré et que nos intérêts sont pris en compte. »
GURDIAL SINGH NIJAR Porte-parole du groupe des pays en développement.

Bien sûr cela n’est que le début d’une histoire qui reste à écrire par nous tous. Mais sans cette décision, la situation serait encore plus dramatique.

Un mois après le sinistre 13 Novembre, Homo Sapiens Sapiens aurait-il atteint un nouveau stade d’Homo Sapiens Sapiens Ecologicus?

Climat et développement équitable. Conférence-débat du 12/11/15 au Conseil Régional de Midi-Pyrénées

Voici quelques éléments saillants de la Conférence-Débat et les coordonnées des intervenants.

Nadia Pellefigue, Vice-Présidente de la Région est intervenue pour une introduction courte. Elle nous a rappelé qu’il appartenait au citoyen de maîtriser les chaînes de décisions.

Jean-Charles Hourcade – du CIRED. A été auteur coordinateur du GIEC de 1995 à 2007. Il nous a fait un historique des différentes COP auxquelles il a participé, des occasions manquées, des incompréhensions, des complexités de bâtir un accord entre des groupes de pays aux intérêts divergents. Il termine par un accord est possible à la COP21 ou 22 « autour d’un contrat social pour le futur: déclaration du Lcs-Rnet signée par 220 experts dont 76 auteurs du Groupe 3 du GIEC »

Marie-Noël de Visscher – du CIRAD Montpellier. A traité le sujet du développement équitable des pays du Sud, sur le plan de l’alimentation. La sécurité alimentaire (déjà non parfaite) est menacée par le changement climatique! On arrive à cette situation où: Le modèle de production agricole actuel contribue au Changement Climatique et est menacé par le Changement Climatique! Et le comble: Le projet d’accord actuel de la COP 21 a supprimé toute référence à la question de sécurité alimentaire(H. Elver Rapporteur de l’ONU pour le droit à alimentation)!!!! La FAO recommande l’Agriculture climato-intelligente, qui est un processus, avant d’être une technique. Il s’agit d’une approche intégrée de l’agriculture à l’échelle du territoire et donc avec les paysans. Ne pas oublier par exemple que 2/3 des femmes contrôlent la filière volaille au Kenya. Le petit élevage est donc multifonctionnel.

En 2ème partie, parole a été donnée à des acteurs du terrain. En voici leurs coordonnées.

  • Train du climat:

le tour de France en train pour présenter les enjeux et les solutions: http://messagersduclimat.com/

  • Alternatiba :

https://alternatiba.eu/toulouse/

  • Petits débrouillards:

http://www.lespetitsdebrouillardsmidipyrenees.org/

  • Toulouse en Transition

Site : http://www.toulouse.transitionfrance.fr/

Email : toulouseentransition@gmail.com

Réseaux sociaux : https://www.facebook.com/toulouseen.transition/ et https://twitter.com/tlse_transition

  • Avenir climatique

http://avenirclimatique.org/
email: toulouse@avenirclimatique.org

  • Café Bricol

https://www.facebook.com/BricolCafesToulouse

  • Framacold:

www.FRAMACOLD.com  mail général : contact@framacold.com

  • Eco-Industrie locale

http://www.eco-industrie-locale.fr/

  • Solagro

www.solagro.org  avec le scénario Afterres2050

Sans oublier l’association organisatrice: le GREP-MP http://www.grep-mp.fr/html/accueil.htm

Il est rappelé que le GREP assure la transcription du colloque qui sera disponible dans son ouvrage de la saison 2015/2016. Des tirés à part sont prévus au plus vite.

 

Le Régime Climatique Onusien et les nouveaux outils de coopération internationale

Je commence par rappeler qu’il y aura prochainement à Toulouse, trois conférences sur la gouvernance du Climat, penser atténuation, et plus largement sur l’adaptation au changement climatique, ce qui veut dire se préoccuper aussi de la faim dans le monde, la transition énergétique, le manque d’eau, les problèmes de santé publique …. Car les deux aspects sont intimement liés, n’en déplaise à ceux qui ne voient dans le « climat » que des problèmes d’écolos en short et nu-pieds. Lire la suite

L’adaptation au changement climatique par Marie LEFEVRE-FONOLLOSA

Le terme d’Adaptation dans le cadre du changement climatique est devenu un sujet polémique.

En effet, pour certains mouvements écologiques, l’adaptation est un renoncement à lutter contre les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES); l’adaptation précède d’après eux la survie. Lire la suite