Archives Mensuelles: octobre 2021
La saison 21/22 de « Lectures de philosophes du temps présent » démarre.
Cette activité mensuelle du GREP, est proposée aux adhérents. Il s’agit d’une lecture active et partagée d’œuvres de philosophes contemporains.
En voici l’introduction écrite par l’équipe d’animation de Sylvie SANCHEZ-OLIVER.
La première rencontre aura lieu lundi 11/10 à 18H à l’Observatoire. Contactez l’accueil du GREP pour y participer.
Introduction Générale des lectures
Au cours de l’année 2020-2021, nous avons réfléchi sur des textes issus en partie des ouvrages de Cynthia Fleury. Celle-ci, « dans ces différents postes d’observation, » s’intéresse aux dérives et aux dysfonctionnements propres à l’individu et à la « santé démocratique » ; elle souligne que notre temps est à l’heure des repliements sur soi qui créent de la vulnérabilité chez le sujet, du ressentiment, de la division, ce qui met en danger le collectif. Les dynamiques d’engagement, du commun sont en sommeil. Comment y remédier et créer une responsabilité chez chacun de nous pour un destin plus collectif, pour sauvegarder la démocratie ? Comment redonner un élan à l’humain, rendre chacun capacitaire à aller vers les autres, dans ses activités ? Comment se dégager « d’une résistance qui préfère se soumettre à la passion victimaire » pour « s’engager dans une résistance plus active de type civique et démocratique »[1]
Pour l’année 2021-2022, nous voudrions porter un regard d’attention à ce qui se trame dans « nos activités » d’être humain. Ces activités qui nous sont tellement familières que nous avons tendance à ne pas voir qu’elles portent des possibles « vivre autrement », Cela demandera d’éviter de tomber dans des simplifications, de ne pas se satisfaire de regards en extériorité ou de surplomb, pour pouvoir s’instruire en prenant en compte d’autres savoirs non immédiatement visibles mais bien présents à l’intérieur de toute activité humaine. L’enjeu est épistémologique, éthique, social, et politique.
Si la vie se tisse sur une multitude d’activités, nous commencerons par nous interroger sur l’activité dans le travail, tout en étant conscient qu’il existe de multiples définitions du travail. (Le travail domestique est-il un travail ?) Examiner l’activité ou le travail en ne retenant que les effets produits, est-ce suffisant ? En agissant ainsi, ne contribuons-nous pas à réifier les êtres qui font l’activité (ou le travail) ?
Le ressentiment, qui nous préoccupe suite à la lecture de « ci-git l’amer » de Cynthia Fleury, ne naît-il pas dans cette maltraitance de l’activité des « êtres d’activité » ? (des travailleurs)
A contrario, en étant attentifs à l’activité, pourrons-nous y voir des dimensions que nous avons pour habitude d’ignorer et en particulier pourrons-nous y trouver des réserves d’alternative susceptibles de nous éclairer dans nos choix politiques ?
Nous nous intéresserons donc à des textes qui traitent du travail, pour découvrir ce que la démarche ergologique d’Yves Schwartz nous invite à repenser. Parce que la philosophie ne peut s’engager uniquement dans la voie de la spéculation, d’une épistémologie des savoirs, d’une réflexion éthique sans s’engager aussi dans ce qui constitue l’expérience humaine, nous nous risquons à parier que les « savoirs ergologiques » peuvent nous apporter de nouveaux éclairages.
[1] Cynthia Fleurry, Ci-git l’amer, Gallimard, 2020, p. 291