La COP21 les avis de nos Conférenciers
Je continue la série des réactions de nos conférenciers, tous membres du GIEC et spécialistes des négociations climatiques.
J’ai eu le plaisir d’être au milieu de leurs échanges et ils ont accepté que je les « publie ». Le style est celui d’échanges mails et il est conservé. Il n’en a que plus d’intérêt! Je les publie dans l’ordre chronologique. Je ne les présente plus, leurs fonctions et expériences sont décrits ailleurs sur ce Blog ou sur le site du GREP-MP. Ils sont enrichis de citations d’Everton Lucero (n°2 de la délégation brésilienne).
Jean-Marie Pillot
Jean-Charles Hourcade – le 31/1/2016
Comme je l’avais dit lors de mon intervention à Toulouse nous avions beaucoup travaillé, avec des brésiliens, les indiens et Seyni Nafo (représentant l’Afrique subsaharienne) pour imposer la phrase sur ‘la reconnaissance de la valeur sociale économique et environnementale des activités de mitigation qui a finalement été adoptée dans l’article 109 sur l’action immédiate ce qui est un vrai succès.
En fait on est passé très près d’un accord plus opérationnel dont j’avais fait circuler des éléments. Vous verrez pourquoi en lisant ci-dessous le message de Everton Lucero (Le numéro deux de la délégation brésilienne). Grâce à mes contacts anciens, j’avais pu m’assurer que les Indiens, ayant bien compris que le Nord ne donnerait pas le ‘cash’ nécessaire sur fonds public, seraient très satisfaits d’une formule de garanties publiques (dont seulement une fraction pèse sur la dette publique). Ce qui a coincé c’est qu’ils demandaient qu’une partie de la garantie soit mise en cash dans une institution multilatérale pour se protéger des aléas politiques avec par exemple un Parti Républicain gagnant l’élection présidentielle aux États-Unis. Le principe est tout à fait acceptable (y compris par les Australiens qui étaient à deux doigts de reprendre la proposition) mais cela a buté sur le fait que le GCF, institution naturelle pour ce faire est assez discréditée aux yeux de beaucoup. Cet obstacle aurait facilement été levé si la remontée la proposition dans les corridors de négociation s’était faite plus tôt (sans les effets de masque qui se sont déployés en France en 2015) et si les négociateurs n’avaient eu à gérer l’affaire du 1°5C.
Ce n’est j’espère que partie remise, mais il faudra jouer sur la ténacité de certains collègues dans les pays en développement et du réseau qui s’est établi autour de la déclaration du LCS-Rnet. L’enjeu de profiter des opportunités offertes par l’article 109, les articles sur la finance en particulier l’article 58 et l’Article 2 de l’Annexe.
J’aurai l’occasion d’en reparler très vite à Youba … et à Christian s’il le veut bien (dès que j’aurai quelque chose de concret) . Vous allez recevoir sous peu, quelques documents, qui vous intéresseront autour de la perspective que je viens d’évoquer.
amitiés
JCH
« Le 9 déc. 2015 à 07:11, Everton Frask Lucero a écrit :
Cher Ami,
My colleague Rafael da Soler tested the idea at the consultations on finance for WS-2 and got a positive feed-back, in general. We are not ready to advance concrete language, though, because it involves details that require a dedicated analysis and Delegations would find difficult do understand and accept at this very late stage of negotiations.
Reference to GCF might also be evaluated carefully, as it may impact the GCF risk management strategy. I don’t think we would be able to open that box here in Paris.
Our best bet is, once we approve the ‘recognition of the social and economic vaue’, we may think of how to create an agenda item to further develop the principle. The idea would be to call on experts to bring together their expertise in an event or so. Seyni/Mali suggested linking it to the Standing Committee on Finance (SCF), but I think the COP decision on SCF is already done. Anyway, Brazil has been proactive in incorporating the principle and, once it is approved, we may think together of the next steps. There will be further work ahead, I am sure.
Thank you for your interest and support.
Best,
Everton/Brazil »
Christian GOLLIER – le 1/2/2016
Cher Jean-Charles,
Merci pour ton mail, toujours plein d’énergie et d’optimisme, comme d’habitude ! Cela fait du bien. Chacun pourra lire ce qu’il veut dans cet accord de Paris. Tout reste ouvert ! Parce que sur le fond, il me semble que Paris ne résout rien, sur aucun des dossiers importants :
- Prix du carbone
- Compensation pour les pays en développement
- MRV
- Degré de commitment des INDC
- Fuite de carbone
Peut-être, la COP35…
Mais tu as raison, il ne faut absolument pas baisser les bras. Le combat continue.
Amitiés,
Christian.
Jean-Charles Hourcade – le 1/2/2016
elle ne résouds rien certes mais elle ne résoudra rien si on ne comprends pas la problématique de fonds
Le mouvement au sein du G77 sur la finance et sur la valeur des activités de mitigation est une façon de se dégager de la question de la « compensation » qui est impossible pour qui suit le dossier depuis longtemps. C’est de ‘paradigm shift’ de Cancun!!!! il y a un numéro spécial de revue que je vais t’envoyer avec des signatures Indiennes, Chinoises et Africaines … qui ont bien compris ça
Et c’est en partant de là (et pas en sens inverse) qu’on réouvrira le dossier ‘prix du carbone’ ….
ceci dit, le temps perdu en de multiples ‘diversions’ a fait que des progrès tangibles ont été reculés … de trois ans
Dis moi à quelle adresse je peux t’envoyer ce que je t’ai promis
amitiés
JCH
Youba Sokona – le 4/2/2016
Bonjour Jean-Charles,
Merci pour ton message.
Je crois qu’après la messe le plus important maintenant est de savoir comment passer à des actions concrètes. Je suis a l’écoute et pour notre part (Afrique), nous avons lance à Paris notre initiative sur les énergies renouvelables et nous travaillons actuellement sur les modalités de sa mise en oeuvre.
Take care
Youba
Publié le 6 février 2016, dans Climat. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.
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