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Par Jacques Périé: A propos du Colloque organisé par le GREP sur « L’être humain face aux défis des Technosciences » (5,6 et 7 Avril 2018)
« L’être humain face aux défis des Technosciences » * ( * Notées TS )
Il s’agit des notes personnelles de Jaques Périé et non d’un compte-rendu détaillé du Colloque. Celui-ci sera publié par le GREP fin juin, à la veille de la conférence européenne ESOF 2018 qui se tiendra à Toulouse début juillet.
L’accent est surtout mis ici sur les conférences à contenu scientifique dont Jacques Périé se sent plus familier et aussi avec le souhait de les rendre plus accessibles au lecteur ( ses remarques sont notées NdT pour « Notes du transcripteur).
Organisé par le GREP, avec une forte contribution des membres du groupe « Croyants-Incroyants » et « Prospective» ; la qualité de l’organisation, du sommet à la base, était excellente et peut faire référence à ce qu’on fait de mieux.
Un travail de préparation et de réflexion sur plusieurs mois, en particulier par des groupes très interdisciplinaires d’étudiants, facilités par des gens dévoués ; ces étudiants ont fourni à cette occasion un travail très sérieux, concrétisé par des diverses présentations et la production de 6 documents.
Les titres en étaient les suivants :
– « Les nanotechnologies, biotechnologies, l’informatique et les sciences cognitives ( les NBIC) sont-elles l’avenir des soins de santé »
– « Les techno-sciences menacent-elles les libertés individuelles ? »
– « la technologie peut augmenter les capacités physiques et mentales de l’être humain et le pourra de plus en plus ; mais le doit-elle ? »
– « Le sens du progrès »
– « Le principe de précaution : frein ou moteur ? »
– « Post-vérité, relativisme et désinformation : comment redonner de la valeur à la parole scientifique ? »
J’ai rapidement parcouru ces documents et au préalable, écouté avec grand intérêt les étudiants. Certains ont présenté des contributions remarquables. Surtout, ceux qui avaient une bonne maitrise de l’expression orale, c’est-à-dire un petit nombre.. ( ce n’est pas une critique, j’étais aussi déficient à leur âge ..). Ces documents peuvent être demandés au Secrétariat du GREP .
Je me suis demandé à propos de ces étudiants pourquoi ils avaient été désignés comme « Students ex-machina », ce qui m’a rappelé l’expression « Deus ex-machina ». J’ai vérifié le sens de cette dernière et j’ai appris quelle renvoyait à ces grands moments théâtraux au cours desquels, en réponse à un moment de forte tension, une grue faisait descendre sur le plateau
un personnage additionnel, lequel avec la sagesse d’un dieu, venait dénouer la situation. Peut-être les organisateurs ont-ils pensé que les étudiants de ce Colloque pourraient être amenés à en dénouer les grands moments ? Je ne sais ; en tout cas, leur présence donnait un réel plus à ce Colloque.
Quelques notes issues des principales contributions :
Nanotechnologies et intelligence artificielle (IA) ( Malik Ghallab, Christophe Vieu),DRs au CNRS, automaticiens au Laboratoire du CNRS, LAAS/ UPS
L’IA résulte d’une part de l’accroissement faramineux de la puissance de calcul des ordinateurs ( pas d’équivalent dans l’histoire des hommes en terme de rapidité d’évolution), du nombre d’utilisateurs ( environ 4 milliards de personnes) et d’autre part de l’abondance des données accumulées ( ce que l’on nomme le « Big data ») . L’exploitation de ces données se fait par l’utilisation d’algorithmes (processus de traitement de données comportant une succession d’étapes précises et totalement décrites, conçues en fonction de l’objectifs recherché ; ex l’inventaire des besoins des séniors riches, ciblés en tant que clientèles potentielles).
L’Être humain face aux défis des technosciences – Colloque les 5, 6 et 7 avril à Toulouse
« Décrypter le présent pour mieux construire l’avenir », c’est la raison d’être du GREP MP qui organise les 5, 6 et 7 avril à Toulouse un colloque consacré aux enjeux liés aux évolutions rapides des technosciences. Nanotechnologies, biotechnologies, robotique, intelligence artificielle, neurosciences… autant de domaines dont les avancées fascinent autant qu’elles inquiètent. Ces trois journées ont pour objectif d’aborder toutes les questions posées par le développement des technosciences, en explorant ses multiples conséquences.
Ci-après un entretien avec Éric Duprix, journaliste pour une présentation du colloque et de sa programmation.
Le GREP-MP ne peut que s’engager contre la candidate du FN.
Par Jean-Marie PILLOT, Président du GREP-MP.
Le GREP-MP est une association culturelle laïque et indépendante des partis politiques. Notre mission telle qu’elle s’est définie au cours du temps est de « Décrypter le présent pour mieux construire l’avenir… Penser l’avenir pour mieux construire le présent. »
Les adhérents à notre association et le public qui assiste à nos conférences-débat sont d’origines diverses et ont des convictions diverses. Ce texte n’exprime que ma position.
Tout au long des dernières saisons, le GREP-MP a été largement cohérent avec sa mission et a permis des débats éclairés sur des thèmes très larges : les migrations, l’industrie, l’entreprise, les dérives de la financiarisation, le financement participatif, la corruption, le revenu universel, le futur désirable, l’humanisme, la COP21, l’économie circulaire, la ruralité …
Le visage pluriel de l’Islam toulousain. Par Mohammed Habib Samrakandi
Le 3 février 2017, une conférence-débat s’est déroulée dans le cadre du GREP-MP qui avait invité Mohammed Habib Samrakandi. On trouvera son cursus et quelques publications en fin de billet.
Le texte ci-après, est la reproduction d’un complément fourni par le conférencier (merci à lui !), avec quelques mises en forme du fait des contraintes Blog.
Habib a cherché à éclairer les participants qui vivent avec des musulmans Toulousains pluriels :
- Un islam populaire, structuré autour du « miracle mineur » : le voyage nocturne du Prophète de La Mecque à Jérusalem et sa suite.
- Un islam des lettrés, c’est l’objet des compléments qui sont apportés ci-après.
- Un islam ésotérique, autour de 7 ou 8 guides spirituels.
GREP-MP. les premières conférences 2016 sur l’entreprise.
Les 2ème et 3ème conférences ont porté cette année sur l’entreprise, avec des points de vue très différents, mais pas forcément divergents. Il est intéressant de mettre en perspective ces 2 interventions :
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Louis Gallois – Enarque, Président de nombreux grands groupes.
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Thierry MERQUIOL – INSA – Président de Wiseed, start-up dans le crowdfunding.
GREP-MP. Les trois premières conférences 2016/2017
Sans vouloir être exhaustif, je prévois de réagir aux trois conférences-débat de la saison du GREP-MP. Elles correspondent bien à l’esprit du GREP-MP: diversité, profondeur, informations franches, de première main, débat vivant et riche!
Voici une 1ère contribution.
Refonder la démocratie. Marie-Anne Cohendet.
C’est un sujet ardu. MA Cohendet (MAC) est professeur de droit constitutionnel. Elle est membre de la fondation Nicolas Hulot, a participé au livre dirigé par Dominique Bourg: «pour une 6ème république écologique». Lire la suite
La révolution Anthropocène du 29 Août 2016 – par Jean-François Simonin
Publié avec l’accord de l’auteur.
Il s’est produit un événement remarquable le 29 Août dernier. La communauté scientifique s’est accordée sur le constat que l’humanité est entrée dans une nouvelle ère géologique, l’ère de l’Anthropocène.
La COP21 les avis de nos Conférenciers
Je continue la série des réactions de nos conférenciers, tous membres du GIEC et spécialistes des négociations climatiques.
J’ai eu le plaisir d’être au milieu de leurs échanges et ils ont accepté que je les « publie ». Le style est celui d’échanges mails et il est conservé. Il n’en a que plus d’intérêt! Je les publie dans l’ordre chronologique. Je ne les présente plus, leurs fonctions et expériences sont décrits ailleurs sur ce Blog ou sur le site du GREP-MP. Ils sont enrichis de citations d’Everton Lucero (n°2 de la délégation brésilienne).
Jean-Marie Pillot Lire la suite
2015 en révision
Les lutins statisticiens de WordPress.com ont préparé le rapport annuel 2015 de ce blog.
En voici un extrait :
Un tramway de San Francisco peut contenir 60 personnes. Ce blog a été visité 750 fois en 2015. S’il était un de ces tramways, il aurait dû faire à peu près 13 voyages pour transporter tout le monde.
la COP21, vue par des conférenciers du GREP
J’ai sollicité les conférenciers du GREP, membres du GIEC, à réagir à mon post sur le Blog du GREP.
Voici les 1ères contributions : Youba Sokona et Christian Gollier.
Tous deux étaient intervenus le 10 Octobre 2014 lors d’un débat organisé par le GREP. Ils sont membres du WG3 du GIEC, Youba Sokona (Malien) en étant co-président.
J’ai donc le plaisir de les publier ci-après.
Cher Jean-Marie,
Merci pour ton message. Je partage totalement le point de vue de Christian. Oui en effet sur tous les plans la CdP21 a été un succès. Elle a de loin enregistré la plus nombreuse participation de toutes les CdP sur la plus grande espace jamais couverte par une CdP. Elle a rassemblé à son ouverture le plus grand nombre de Chefs d’Etat et de Gouvernement.
La diplomatie française a été exceptionnelle.
Mais il m’a semblé que l’on a vite oublié pourquoi on était à Paris. La hantise du succès de la CdP a pris le pas sur la question du climat et comme le dit si bien Christian l’accord n’offre aucune réponse claire aux questions de fond.
Nous sommes tous optimistes et nous menons tous le même combat depuis plusieurs années mais il faudrait que nous regardions la réalité en face. Travaillons ensemble pour faire du succès de Paris un élan nouveau pour le véritable combat qui sera dur, long et fastidieux.
Avec mes amitiés.
Youba Sokona
Directeur de recherches émérite au CNRS,
Co-président du troisième groupe d’experts du GIEC
Cher Jean-Marie,
Les résultats de la COP21 dépassent de beaucoup mes espérances. Chapeau à la diplomatie française, vraiment. On peut difficilement espérer mieux, en particulier compte tenu de l’opposition républicaine au Congrès américain.
Je sais qu’il n’est pas bon de critiquer l’accord. Comme l’écrivait ce week-end Alain Grandjean, critiquer l’accord, c’est faire le jeu des climatosceptiques. Je sais aussi combien s’exprimer sur ce sujet impose des marqueurs idéologiques et politiques dans un environnement médiatique français qui a toujours eu de la peine à regarder les arguments de fond autrement que sous ces prismes. Malgré les efforts du GREP.
Comme tu le sais, je suis un défenseur d’une politique climatique d’envergure, efficace et gagnante. Hélas, l’accord obtenu à Paris samedi, même s’il est le mieux qu’on puisse espérer aujourd’hui, n’offre aucune réponse aux questions fondamentales, comme les fuites de carbone ou la justice climatique (rien n’est dit sur le financement du Fonds pour le Climat hors des banalités jamais engageantes). La transparence est à géométrie variable. Aucun mécanisme de punition des free-riders n’est suggéré (accord « non-intrusif, non-punitif »). Qui peut croire que la bonne volonté, ligne directrice unique de l’accord, peut résoudre un problème d’une telle envergure. Il faut être sérieux, voir qu’au mieux, la COP21 n’est que le début mal ficelé d’un très, très long combat.
Tu trouveras ci-après mon texte publié samedi par Atlantico.
Amitiés,
Christian GOLLIER
Visiting Professor, Economics Dpt, Columbia University
Professor (on leave), Toulouse School of Economics
Université de Toulouse-Capitole
21 Allée de Brienne, F-31015 Toulouse
Web: http://www.tse-fr.eu/people/christian-gollier
Texte de Cristian Gollier publié samedi 12/12/2015 par Atlantico
Accord sur le climat : générations présentes 1 – Générations futures 0
Ce samedi 12 décembre 2015 a été dévoilé l’accord de la COP 21 de Paris. De nombreux acteurs parlent de succès, d’accord historique. Qu’en est-il concrètement ? Ce jour est-il effectivement à marquer d’une pierre blanche ?
L’accord assemble une liste disparate de bonnes volontés. Sa crédibilité est réduite largement par le caractère essentiellement non-contraignant des promesses (INDC). Je crains que comme pour le Protocole de Kyoto, la suspicion mine rapidement la dynamique. Comme par le passé, certains pays s’arrangeront pour faire du « dumping environnemental », de manière à ce que les efforts des pays vertueux ne conduisent qu’à un transfert des émissions (et des emplois) vers ces pays irresponsables. L’accord ne résout rien dans le domaine des fuites de carbone, pourtant un sujet crucial.
La tragédie des biens communs se joue une fois de plus sous nos yeux. Face aux égoïsmes nationaux, on ne peut rien faire. Je salue les efforts des négociateurs français, mais contre cela, il n’y a pas grand-chose à faire.
Le succès n’est possible que si l’ensemble des acteurs économiques réalisent que les énergies fossiles n’ont plus d’avenir. Un accord international crédible devrait impliquer l’effondrement de la valeur des actifs bruns, les investisseurs essayant de se défaire de ces actifs dont plus personne ne voudra bientôt. L’inverse s’est passé cette semaine. Les indices « low carbon » ont sous-performé le marché. L’Arabie Saoudite et le Vénézuela ont exercé leur droit de véto à la référence à un prix du carbone en milieu de semaine, seul instrument crédible d’une politique cohérente et efficace pour lutter contre le changement climatique. La vérité est là sous nos yeux : les gens qui se trouvent derrière les marchés financiers, vous et moi, ne croyons donc pas à l’émergence dans les années à venir d’une politique climatique efficace au niveau mondial.
L’accord prévoit, à terme, une limitation de la température moyenne « bien en deça » de 2 degrés et de limiter la hausse à 1.5 degrés. Quels changements cela implique pour notre mode de vie ? S’agit-il de quelque chose d’efficace ?
Tout cela ferait sourire s’il ne s’agissait de notre destin collectif sur cette planète. Le débat sur les 1.5°C est une diversion pure et simple. Compte tenu de l’inertie du système climatique, il est quasi-certain qu’on ne tiendra pas les 2°C. On peut demander la lune. Encore fait-il s’en donner les moyens !
La clause de réévaluation périodique des promesses est une terrible preuve de faiblesse. On sait que les promesses d’aujourd’hui ne suffiront pas, même avec un objectif à 2°C, loin s’en faut. Pourquoi dans ces conditions attendre pour aller plus loin et plus fort ? Cet attentisme est mortifère, car il incite les pays à jouer la montre pour arriver en meilleure position dans la prochaine vague de négociation.
Qui « souffrira » le plus de cet accord ? Comment est-il vécu dans les différents pays réunis ?
Le drame de ces négociations, c’est que nous ne parvenons pas à faire comprendre qu’on peut déconnecter la question de qui doit réduire ses émissions de la question de qui doit payer pour ses efforts. Cette incapacité est dramatique parce qu’elle conduit à l’échec, les pays pauvres ne voulant pas participer à l’effort de réduction parce qu’ils pensent, sans doute avec raison dans les conditions actuelles, qu’ils devront payer eux-mêmes pour ces efforts. L’utilisation d’instruments économiques, comme une taxe carbone associée à des compensations, ou un système de permis négociables avec distribution de permis uniforme par habitant, auraient permis de combiner justice climatique, redistribution, et efficacité. Mais un tel système aurait transféré une charge financière trop forte sur les pays riches, qui ne veulent plus en entendre parler.
Finalement, les gagnants sont les générations actuelles, et les perdants sont les générations futures qui auront à porter le poids de notre irresponsabilité.
Ségolène Royale évoque une dynamique, estimant que cet accord « préfigure des actions très concrètes ». Qu’en est-il ? Quels sont aujourd’hui les fractures qui peuvent encore empêcher l’accord ?
Oui, l’accord va conduire à une myriade d’actions concrètes, et il faut s’en réjouir. Mais tout cela sera écologiquement très inefficace. Des actions écologiques très coûteuses seront faites ici, alors que d’autres quasi gratuite ne seront pas réalisées ailleurs.
A cette heure, on ne sait pas encore ce que le projet d’accord exprime sur la notion floue de « responsabilités communes mais différenciées », pierre d’achoppement de toutes les négociations climatiques depuis 20 ans. De même, après 2 semaines de COP, on n’a toujours pas clarifié le mécanisme de financement du Fonds Climatique, ni la répartition de ses dépenses entre réduction des émissions (qui intéressent surtout le Nord) et celles d’adaptation (qui intéressent le Sud). L’absence de consensus et de volonté dans ce domaine reste un danger mortel pour tout accord.
Christian GOLLIER
