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A – Q.0043 – Esprit es-tu là ?

Réponse :

Pour une fois, ‘comme dirait l’autre, la réponse, ‘de ma part’, est claire ! Parlant en son nom, je dis : ‘Oui, je suis là, durant 8 jours au Festival d’Astronomie de Fleurance j’ai tapé de multiples fois en de multiples lieux de la ville, du 1er au 8 août 2025’. Voilà ce que m’a répondu l’esprit.

Toute dernière conférence de la nuit.

De 21:30 à 23:00, le 8/8/2025, Célia Pelluet avec le titre : De la Science à la Scène : vulgariser autrement, fera un tabac. Une guitare, quelques chansons dont une – inspirée par une courte rencontre – dédiée au héros typique masculin infaillible qu’est Thomas Pesquet. Sa construction sociale en filigrane d’un burlesque sibyllin dans le naïf sera bien envoyée. Célia sera saluée pour cela par Aurélien Barrau. Célia déroulera sa biographie de chercheuse, docteure en physique quantique et humoriste en musique, gestes, paroles et diapositives. Quelques notes paysagères drôles viendront illuminer l’état des travailleurs de la Science et la place des femmes. Ce fut un poème en partage sur une trajectoire originale et courageuse dans les méandres des missions spatiales du CNES, telles que CARIOCA & LISA…De quoi rêver… A revoir en ligne dans quelques semaines ou mois. Merci à la régie et aux développeurs. Quantique ce sera.

Esprit d’un festival

C’est celui de Fleurance, dans le Gers. Festival d’Astronomie, 35 ° édition. Tiens 35, presque l‘âge du Grep qui vient de fêter ses 40 ans en 2025 aussi. Le Grep 40 ans de programmation de conférences aussi. Le festival aussi. Les similitudes verbales conduiraient à se poser sur la Gastronomie du Gers quand le territoire se consacre à l’astronomie. Festival, félicités & Cie, ça mène à Félicie aussi ! J’arrête ! L’esprit d’un sketch ce sera pour plus tard.

Fleurance , J2, pour moi

Exceptionnellement Jean Marc Lévy-Leblond, un des piliers, est absent. A la table de presse j’achète un de ses ouvrages de 2006, réédité en 2020 au Seuil , il est augmenté de 3 chapitres inédits. Titre : La vitesse de l’ombre, sous-titre : Aux limites de la science.Le bouquin page 336 se termine par une illustration apte à éradiquer (ou semer ?) le doute quand à l’interprétation dont est capable notre appareil visuel. Derniers mots de l’auteur : « On parle souvent de  « l’ombre d’un doute ». Mais le doute est l’ombre, salutaire, jetée sur des évidences trop aveuglantes. »

Lectures signes des Temps

L’exergue signé Yves Bonnefoy en appelle à la poésie. Poupées russes. Dans l’avant-propos il y a une exergue de Michel Foucault : « On doit échapper à l’alternative du dehors et du dedans ; il faut être aux frontières. La critique, c’est bien l’analyse des limites et la réflexion sur elles. (…) » Je ne livre que 4 lignes sur 14. Ces ouvrages ont une densité qui traverse les âges sombres que les marchés impérialistes techno-centrés nous imposent de vivre. A nous de nous en emparer pour comprendre enfin ce qui nous arrive. Ainsi des frontières dont Régis Debray fait éloge. Rapprocher, lier, organiser, filtrer, vivre …

Anecdotes

Hasard sympathique 4 personnes du Grep sont venues atterrir dans ce festival, on a mangé ensemble. J’ai revue Bernadette Bensaube -Vincent conviée au Grep pour le premier Student ex Machina. Évoquée par deux fois dans ce blog vous pourrez retrouver la mention ici et . @ + MFB ©

IA – Q.0028 – Esprit es-tu là ?

Questions : temps, matière, espace, chiffres…

Du ‘réchauffé’

Le titre de l’émission radio que je viens d’écouter est un jeu de mots. Au sens figuré, cette émission radiophonique DATA CENTERS : DES DONNÉES… PAS DONNÉES… sur France Inter a été diffusée le dimanche 22 septembre 2024. Elle est vieille. Le prix à payer de ces données, pas données, est-il lourd ou pas vraiment lourd quant aux services rendus ? L’humanité n’a pas encore tranché. Nous sommes le dimanche 20 avril 2025. Je me permet de dire à celui ou celle qui n’est pas d’accord avec les chiffres énoncés dans ce podcast que cela n’a pas beaucoup d’importance. Sept mois plus tard, inexorablement, les chiffres ont changé. Pas à la baisse mais probablement à la hausse. Le titre du 1er paragraphe de la chronique n°0028 évoque en quelques mots et quelques octets, la chaleur du monde réel au sens propre et figuré. Faut refroidir les Data Centers par eau, glace, air, ventilation, gaz. Accessoirement ils produisent du chauffage pour des appartements, des bureaux, des lieux publics quand ils sont opportunément bien situés pour le faire. Serait-ce là, la quintessence de la technologie informatique ?

Dans les coulisses d’internet

Ce ‘reportage radio’ est vivant. Il parle d’internet. De mon point de vue, il tente de faire appréhender aux auditeurs ce que sont les espaces, les volumes, les poids, les quantités et, leurs impacts, ici, maintenant, et dans le futur. Qui n’a jamais approché la gestion d’un quelconque hangar industriel a peine à imaginer 25 000 ordinateurs gros comme des vestiaires côte à côte en train de ronronner. Cette radio d’état se veut pédagogique et documentaire comme à la TV. Elle produit des scènes sonores agrémentées d’informations et peut – comme tant d’autres le font sur d’autres media – tout à fait se tromper quand elle véhicule des chiffres glanés de ci de là. Les temps changent, pour se tromper, ou ‘tout savoir‘, d’un clic, et en rigolant, maintenant il y a l’I.A. C’est fascinant.

Un copyright

Par ailleurs l’avantage de la radio jusqu’à présent c’était d’être minimaliste en consommation d’images lesquelles en tant que fichier en informatique pèsent plus lourd que du texte. La radio dont les fichiers sont toutefois sont plus lourds que des fichiers textes, fournit un complément d’information sur le : de quoi on parle dans ce podcast Data Centers, des données pas données...dont la page pour la connexion est illustrée avec une effigie de câbles rouges entrelacés au moyen de leurs attaches noires. Assurément cette vue est pratique et esthétique pour symboliser le ‘numérique’, en voici le copyright : ‘Des câbles réseau dans un data center. Image d’illustration. ©AFP – David Cleveland / Connect Images’. C’est ainsi par petites touches et à petit coup d’images, de sons, d’histoires, de témoignages que la culture informatique se propage dans le grand public. Magique. L’informatique ce sont des câbles.

Une ode à l’ingénierie informatique

Ce qui pèse dans le phénomène d’extension des Data Centers lesquels : poussent comme des champignons, c’est une réflexion hautement intellectuelle et partagée entre élites de l’ingénierie humaine. Il semblerait qu’on ne puisse se passer de rien de ce qui fait la quintessence de ces monstres industriels qui assurent la pérennité de l’informatique pour tous et dans tous les domaines. Sauvegardes, clonages des datas, sécurités physiques et virtuelles, flux croissants, exigences des consommateurs sous emprise, lois du marché iniques et/ou compulsives, concurrences effrénées, obsolescences inévitables des matériels en lien avec des exigences d’innovations pour de la vitesse, de la disponibilité, de l’accumulation, etc. tout cela converge vers du ‘toujours plus’. C’est pragmatique. Exploiter, Consulter, stocker, acheter, vendre, surveiller, spéculer, informer Vs désinformer, faire la guerre, etc. ces déploiements d’activités sont exponentiels.

Et la magie du web

Depuis ces débuts, sur la toile, il y a eu, on ne sait pas combien, des milliers ou millions ou milliards ou billions de billions de clics, légers, prétendument gratuits, résolument nécessaires à la survie de l’humanité dans sa frénétique course au(x) savoir(s) et au(x) divertissement(s). Où suis-je ? Mon GPS me le dira. En ce temps là, septembre 2024, extraits de la page d’accès à Data Centers…des données.. pas données… […] la ‘France 8° parc mondial de Data Centers en comptait 250’ […] ‘en Île de France à Mulhouse, Microsoft vient d’y annoncer 4 milliards d’euros d’investissement’ […] ‘aux États unis, en Chine, les hangars vont jusqu’à 700.000 m2 […] ‘la consommation atteint jusqu’à 20.000 mégawatts 25 fois plus que la France dont le parc avoisine les 650 mégawatts’ […] ‘vertige : dans 10 ans, l’humanité produira presque 50 fois plus de données qu’aujourd’hui.’[…] L’esprit de ce jour vous dit @ +MFB

NB/ je dédie cette chronique à mes amis suisses, qui sont à quelques mois d’intégrer un ‘habitat participatif’ entièrement climatisé par un data center de proximité.


Quelques éléments d’analyse des programmes des législatives.

Il a fallu en un temps très court que les alliances de partis politiques s’organisent pour être prêts pour ce dimanche 30/6/24, 1er tour des législatives. Il a fallu un temps supplémentaire pour des analyses raisonnables puissent en être faites, au-delà des invectives médiatiques. Le moment où l’actuel ministre de l’industrie passe dans la même émission de France Culture de 300 Md€ à 150 Md€ pour le chiffrage du programme du NFP (Nouveau Front Populaire) est révolu.

Le débat médiatique a explosé et il est difficile de se retrouver dans les argumentaires. Ce petit billet a pour objectif de donner quelques orientations en s’appuyant en particulier sur des analyses faites par des intervenants au GREP MP ou par des références que nous utilisons pour nos réflexions.

Je commencerai par Gilles Raveaud, qui est intervenu au GREP en 2019: Économie : On n’a pas tout essayé. Gilles est très actif sur les médias, avec un blog sur Alternatives-Economiques et des débats sur BFM-Business (écoutez le podcast de celui de ce lundi). Il vient de publier un très court article autour d’un pari pascalien en faveur du NFP: Voter pour le Nouveau Front Populaire : un choix raisonnable, seul garant de paix sociale et d’espoir.

Plus analytique et plus complet, la Synthèse et analyse du programme du Nouveau Front Populaire est un vrai comparatif des 3 programmes. L’économie y est traitée mais surtout la transition écologique et sociale (transport, logement, biodiversité, agriculture, services publics, …). Nous avons largement utilisé ce site https://bonpote.com lors de la préparation de notre colloque avec les Students-Ex-Machina sur l’habitabilité de notre écosystème. C’est une mine d’information et d’analyses très documentées!

Enfin pour comprendre mieux la sociologie de cette élection, n’oubliez pas Julia Cagé et Benoit Coquard. Ils sont intervenus lors du CceSoir du 12/06/2024 disponible en video sur FranceTV. On connaît bien Julia Cagé qui est intervenue au GREP en mars 2022. On connait moins le sociologue Benoit Coquard avec ses analyses des classes populaires rurales au GREP en novembre 2020. Et plus récemment sur le site de TheConversation.

Je m’arrête là, à ce stade. Réagissez, complétez, enrichissez et réfléchissez ensemble.

Dernières minutes

Un samedi serein, libéré de contraintes et quelques heures devant vous à consacrer à ce tout ce qui préoccupe le Grep depuis bientôt quarante années. Un site internet, donc une adresse fiable à consulter tranquillement à l’heure du gouter par exemple avec boisson et collation https://programme-candidats.interieur.gouv.fr/ .

Loin du bruit et de la fureur des images animées attachez-vous aux titres, aux trois premiers thèmes abordés dans les programmes et parfois cherchez le quatrième pour entrainer, satisfaire votre curiosité.

1/Au besoin prenez un papier+un crayon, POUR notez ce qui vous : séduit VS repousse ou autre couple signifiant à votre guise…

2/ Des 38 professions de foi n’en loupez surtout aucune !

3/ Sinon votre scan ne serait pas pertinent pour vous faire votre idée (réflexion) sur la situation…

4/ Pensez à cliquer juste sur l’audio pour quelques secondes d’écoute (et + si affinités ou si propagande par voie postale absente)… entendre comment ça marche vous mettre à la place de

5/ L’environnement technique du site gouvernemental étant soigné, la consultation s’annonce agréable et pertinente.

Bonne après-midi, bonne soirée @+ MFB

Esquisse d’une solution pour éviter la catastrophe environnementale

Thierry Ripoll est Professeur de psychologie cognitive à l’Université d’Aix-Marseille et membre du Laboratoire de Psychologie Cognitive. Ses recherches concernent plusieurs grands domaines de la psychologie (raisonnement, mémoire, perception, attention).

Dans son dernier livre Pourquoi je prends ma douche trois minutes de trop ? , il a appliqué son expertise au problème de notre inaction face au dérèglement climatique. Il l’a complétée par les résultats scientifiques les plus récents en anthropologie, en neurosciences et en économie comportementale. Il identifie ainsi 14 obstacles au sauvetage de la planète qui bloquent de nombreuses fausses solutions. Rousseau avait raison et notre système a pris le dessus sur l’individu!

Il ébauche LA solution autour de l’acceptation d’une limitation de notre droit à consommer. Il conclut sa tribune dans LeMonde en admettant qu’il s’agit d’une « véritable révolution anthropologique majeure, la seule susceptible de surmonter la crise environnementale. L’inégalité en matière de richesse et donc de consommation n’a plus aucune légitimité dans un monde limité, quelle que soit la force que pouvait avoir l’argument de la méritocratie dans un monde sans limites. »

Cette conférence apparaît donc comme une étape déterminante pour nos préoccupations environnementales de citoyens engagés.

Aspects pratiques

La conférence aura lieu le samedi 3/2/24 à 16H30 salle Osète à Toulouse. Elle peut être suivie par visio, il faut alors s’inscrire ici.

Voici les 14 obstacles tirés de son dernier livre Pourquoi je prends ma douche trois minutes de trop ? Edition Sciences Humaines Accent aigu – Mars 2023

  1. Obstacle 1 : Vous avez dit conscience ?
  2. Obstacle 2 : Quand la grenouille voulait devenir plus grosse que le bœuf.
  3. Obstacle 3 : Vous en reprendrez bien un petit peu ?
  4. Obstacle 4 : Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras demain ?
  5. Obstacle 5 : Pour maintenir le niveau de plaisir, il faut doubler la dose.
  6. Obstacle 6 : En avoir une plus grande que celle de son voisin.
  7. Obstacle 7 : Les paons, les Porsche et le sexe.
  8. Obstacle 8 : Quand le fantasme du bonheur tue le bonheur.
  9. Obstacle 9 : Le désir plus excitant que le plaisir assuré.
  10. Obstacle 10 : Homo sapiens, un animal altruiste dans un environnement porté vers l’égoïsme.
  11. Obstacle 11 : Égoïsme, faible coopération et suicide évolutif.
  12. Obstacle 12 : L’invention catastrophique de l’inégalité.
  13. Obstacle 13 : Violence guerrière et altruisme paroissial.
  14. Obstacle 14 : Quand le système prend le dessus sur l’individu.

Voici LA solution

  1. Le compte individuel d’impact écologique : les bases d’une révolution anthropologique heureuse.
  2. L’utopie rationnelle du futur et l’irrationalité du présent.
Livre de Ripoll

Cycle Habitabilité de notre écosystème: les contraintes macroscopiques

Nous avons eu ce jeudi 19/1/23 un atelier autour des contraintes macroscopiques, dans le cadre du cycle « Nouveau paradigme de l’habitabilité »

Cet atelier-débat organisé par le GREP MP invite les citoyens à venir échanger sur la notion d’habitabilité de notre monde.
Cet atelier était organisé en 3 moments intercalés par des échanges nourris.

Les enregistrements et présentations sont disponibles ici:
– l’enregistrement vidéo;
– l’enregistrement audio;
Mes diapos support;
– les diapos de Cédric ALLAIN issues de notre travail d’aout 2022.

Le texte qui suit est un résumé de ces présentations et échanges. Il se termine par le programme prévisionnel du Colloque du 1/4/23 et une liste d’associations qui pourraient être invitées pour le 4ème thème de ce colloque.

1er moment Cadrage Général

Nous vivons dans une société d’abondance grâce au succès de la révolution humaniste du XVIIIe siècle et à l’efficacité du capitalisme. L’humanité est passée en 10 000 ans d’une espèce marginale de 4 millions d’individus à une espèce dominante de 7 milliards d’individus. Mais notre espèce est menacée par son succès et par les pollutions diverses liées aux progrès technologiques et à l’industrialisation. L’humain a besoin de constituer un nouveau paradigme pour qu’il puisse continuer à vivre dans son écosystème.

Bruno LATOUR, Catherine LARRERE, Philippe DESCOLA et d’autres considèrent qu’il est temps de penser ce changement de civilisation. Il convient de construire le nouveau paradigme de la sobriété à travers :

  • des imaginaires : récits,  films, posts sur les réseaux sociaux ;
  • des valeurs : liberté, responsabilité, l’attention à autrui (ou care);
  • une description du monde réel: abondance, inégalités, … ;
  • la viabilité, l’habitabilité.
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Une COP 21 à la hauteur de nos espérances

La COP21 s’est terminée au Bourget avec un « succès historique ».

Difficile de considérer que l’histoire s’arrête là. Il est certain néanmoins que plusieurs objectifs ambitieux ont été fixés:

  • le financement de 100 Md$/an du Fonds Climat destiné au saut technologique vers une économie dé-carbonée pour les pays en développement. C’était une des conditions majeures à respecter pour participer à la réduction des inégalités dans le monde. Son côt ne devrait représenter pour nous que 0,1% du PIB/an. Et en plus ce montant est un plancher qui devra être augmenté au-delà de 2025.
  • Limiter le réchauffement climatique « bien en deçà des 2 degrés et de poursuivre les efforts pour atteindre 1,5 degré ». C’était franchement inespéré.
  • « Chaque pays devra fournir tous les cinq ans des informations sur son plan de contribution nationale de réduction de ses émissions de GES ». Qui pouvait l’espérer? En sachant que la méthode bottom-up a permis d’obtenir les engagements nationaux (INDCs) de 180 pays l’ont fait, représentant plus de 91 % des émissions de gaz à effet de serre. Des pays comme le Burkina Faso, le Mali, se sont livrés pour la première fois à un exercice de prospective.
  • La COP « reconnaît le rôle important des incitations à la réduction des émissions », dont « la tarification du carbone ».  C’est clairement un des moyens d’aller vers un monde dé-carboné.
  • Et à cet accord inter-gouvernemental, il faut rajouter la mobilisation de la société civile, des ONG, du Pape, des entreprises, des villes (1000 annoncent 100% d’énergies renouvelables à l’horizon 2050).

« Les gouvernements ont posé les bases d’une action ambitieuse de lutte contre le changement climatique, mais les mesures doivent être immédiates », souligne-t-on au WWF.

« Nous sommes satisfaits de cet accord. Nous pensons qu’il
est équilibré et que nos intérêts sont pris en compte. »
GURDIAL SINGH NIJAR Porte-parole du groupe des pays en développement.

Bien sûr cela n’est que le début d’une histoire qui reste à écrire par nous tous. Mais sans cette décision, la situation serait encore plus dramatique.

Un mois après le sinistre 13 Novembre, Homo Sapiens Sapiens aurait-il atteint un nouveau stade d’Homo Sapiens Sapiens Ecologicus?

L’atténuation des changements climatiques : les préconisations des économistes par Jean-Marie PILLOT

Le GREP-MP a analysé de façon approfondie le volume 3 du 5ème Rapport d’évaluation du GIEC publié le 13 avril 2014 : WG3-AR5. Il s’agit du volume qui traite de l’ « atténuation des changements climatiques ». Il étudie les solutions et analyse leur faisabilité éthique et socio-économique.

Le groupe Prospective du GREP-MP en a fait une étude critique avec un point de vue de citoyen. Lire la suite

CHANGEMENT CLIMATIQUE : La position du GREP-Midi-Pyrénées avant la COP21

Nous lançons ce blog avec une série d’articles liés au changement climatique. Le GREP souhaite, en cette année 2015 qui apparaît comme cruciale avec l’organisation à Paris de la COP21, relancer le débat et soulever des questions afin de trouver, enfin, des solutions.

Ce texte représente la position du GREP, il a été réalisé au sein de la commission prospective après de nombreux débats :


La prise de conscience d’un grand problème doit se traduire par la mise en place d’un grand projet.

La question du changement climatique n’est pas un sujet mineur qui pourrait être traité à la marge des enjeux économiques, scientifiques ou politiques classiques. C’est pourquoi la Commission Prospective du GREP souhaite, à l’occasion de la COP21 de Paris fin 2015, émettre son avis à l’issue de dix ans d’échanges d’idées et de travaux sur cet enjeu stratégique pour l’avenir de l’humanité.

Le changement climatique est un sujet de préoccupation majeur qui exigera selon toute vraisemblance la mise en place d’un mode d’intervention jamais encore expérimenté par l’humanité : il s’agit d’envisager une réflexion et un programme d’action d’envergure planétaire dans le but d’enrayer un réchauffement qui, selon ses tendances actuelles, pourrait modifier de façon importante les équilibres de la biosphère sur de très longues périodes, et condamner des pans entiers de la population mondiale selon divers scénarios maintenant largement admis par la communauté scientifique.

Le GREP estime que la prise de conscience d’un grand problème doit se traduire par la mise en place d’un grand projet. Nous espérons que la COP21 sera l’occasion de faire un pas significatif dans cette direction, au contraire des précédentes manifestations dont chacun déplore qu’elles n’ont pas permis d’enrayer plus rapidement le phénomène du réchauffement. Avec du recul nous voyons mieux aujourd’hui que les difficultés à concrétiser des politiques efficaces proviennent du fait que plusieurs aspects de la question climatique avaient été jusqu’à présent sous-estimés :

– Nous identifions le besoin d’un changement d’échelle dans nos modes d’intervention pour maîtriser le climat, ainsi que le besoin d’un changement de méthode dans la mise en place d’une coordination planétaire. Nous devons faire toute la place nécessaire à de nouveaux concepts tels que les biens communs, la conscience mondiale, ou les idées cosmopolitiques qui savent, mieux que les économistes traditionnels, prendre en charge les enjeux contemporains de civilisation, comme le réchauffement climatique. Par ailleurs, la base de la mobilisation devra aussi s’appuyer sur les engagements volontaires qui se manifesteront dans chaque pays, région, ville ou groupement citoyen.

– Il ne pourra pas y avoir de politique mondiale efficace sur la question climatique si nous ne nous attaquons pas en parallèle à la réduction des inégalités qui conduisent près de la moitié de la population mondiale à devoir se préoccuper d’abord de ses moyens de subsistance à court terme. Tant que leurs besoins primaires ne sont pas satisfaits, il est impossible d’intéresser les populations concernées à la question climatique, qui est une préoccupation de moyen-long terme. Nous estimons qu’il appartient aux « pays riches » de prendre l’initiative d’une politique volontariste de rééquilibrage à ce niveau et d’en assumer les implications financières. Nous, citoyens occidentaux, devons accepter de payer plus cher certains produits afin de participer au financement de la transition énergétique et du « Fonds vert pour le climat » vers les pays en développement.

– Le dispositif original mis en place au niveau du GIEC représente une avancée certaine dans la manière de structurer la réflexion sur un enjeu d’envergure planétaire. Il permet l’établissement d’un diagnostic qui fait consensus et dresse le champ des possibles avec une rigueur et un effort de communication très intéressants, reconnus par l’ensemble de la communauté scientifique internationale. Nous déplorons cependant qu’au niveau de la déclinaison des politiques d’action, les conclusions du WG 3 (groupe de travail qui traite de l’« atténuation des changements climatiques ») soient d’inspiration trop libérale, avec notamment une dépréciation inacceptable du poids de l’avenir dans les calculs présentés.

– On a jusqu’à présent sous-estimé le rôle bloquant des climato-sceptiques : ils parviennent en fait à mobiliser d’énormes moyens pour discréditer le diagnostic et entraver toute stratégie alternative d’envergure, comme le recours massif aux énergies renouvelables ou l’engagement d’une véritable politique industrielle en matière de recyclage dans le domaine des matières premières. Ils jouent ainsi ouvertement le jeu d’un laisser-faire qui obère dramatiquement l’avenir des générations futures. Autant l’exercice du doute avant établissement d’un diagnostic est une nécessité, autant la destruction systématique du savoir et le détournement de preuves pour conserver ses positions dominantes sont fortement condamnables.

– Nous identifions un risque de dérive dans les projets de géo-ingénierie climatique : des industriels proposent aujourd’hui des solutions technoscientifiques dans l’optique de « climatiser la planète ». Ainsi nous attirons l’attention sur les dangers liés aux projets de déversement de sulfate de fer dans les océans, de parasol spatial, d’augmentation de la quantité d’aérosols dans l’atmosphère… et autres projets qui paraissent non maîtrisés à ce jour et exposeraient l’humanité à de lourdes incertitudes sur le moyen terme. Le véritable danger réside ici dans d’éventuelles prises d’initiatives irréversibles sans débat démocratique – risque d’autant plus significatif que le coût initial de ces projets peut apparaître relativement « modeste ».

– Nous déplorons la méconnaissance de nombre d’initiatives et de dispositifs déjà existants. Il est probable qu’une meilleure communication permettrait à de nombreux citoyens de se joindre dès à présent à ces initiatives. Ainsi la Commission Européenne consacre déjà 20 % de son budget à l’Adaptation au réchauffement, grâce à de nombreux dispositifs. En région les projets Solagro ou Afterres par exemple sont à souligner, ainsi que les évolutions en direction de l’agro-écologie.

Intérêt général, humanisme, sagesse, biens communs et vision à long terme devront être les fils conducteurs de la réflexion lors de la COP21. Nous déplorons la faiblesse des avancées concrètes en vue de maitriser ce réchauffement, mais nous ne souhaitons pas nous résigner à l’impuissance. La prise de conscience de l’impasse climatique dans laquelle nous sommes est en progression régulière. Les dernières prises de position du Pape François ou du Président Obama donnent à penser que des évolutions significatives pourraient se produire. Viendra alors le moment où s’imposeront naturellement des politiques d’action plus énergiques et efficaces. Nous espérons que les remarques du GREP contribueront activement à l’accélération de cette prise de conscience, et mettront en lumière les solutions les plus pertinentes à privilégier lors des arbitrages.

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