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GREP – L’Économie Sociale et Solidaire : une utopie réaliste pour le XXIᵉ siècle ?
Le 15 novembre 2024, nous avons reçu au GREP Robert BOYER.
C’est un des principaux fondateurs de la théorie économique de la régulation.
Nous avions annoncé cette conférence-débat de la façon suivante : La grande force de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) est sa défense du principe de solidarité. Elle veille au maintien du lien social, mis à mal par les GAFAM et des décennies de réformes néolibérales et propose d’étendre le projet démocratique à l’organisation de l’économie.
Force est de constater que cette conférence n’a pas répondu à mes attentes !
La qualité technique des équipements de la salle Osète ne nous a pas aidée, la sensibilité des microphones étant assez inadaptée au style du conférencier qui avait essayé de rendre cette conférence vivante. De plus le contenu très théorique a rapidement perdu le public.
Clairement, la réponse à la question titre a été : NON ! … sans qu’aucune piste de solution ne soit proposée. Dans une démarche très objective, Robert Boyer a rationnellement analysé les forces et les faiblesses de l’ESS.
Malgré la question de Christian CHAVAGNEUX :
« Je vois que vous avez du beau monde et j’ai tout de suite une question à vous suggérer à Robert Boyer qui a sorti un petit livre sur l’économie sociale et solidaire auquel il dit que l’ESS est juste une rustine pour l’économie, que ça ne marche pas ce truc… Alternative économique montre que ça marche, l’économie sociale et solidaire ! On est en SCOP et la SCOP, ce n’est pas une entreprise comme une autre. Donc voilà, essayez de titiller un peu Robert Boyer, ce que j’ai fait d’ailleurs, parce que j’ai animé au moins trois débats depuis qu’il a sorti son livre. Mais titillez Robert Boyer en disant : Christian Chavagneux qui est venu, a dit que la SCOP AlterEco, ça marchait. Donc l’économie sociale et solidaire, ce n’est pas qu’une rustine quand les choses ne vont pas bien ».
Visiblement nous n’avons pas réussi à « titiller » Robert BOYER. Dommage !
Pour compléter ce paysage triste, nous avions mis en place un enregistrement audio avec des micros-cravates, qui ont permis d’avoir un enregistrement audio de très bonne qualité. Il est disponible là sur le site du GREP : https://grep-mp.org/evenement/leconomie-sociale-et-solidaire-une-utopie-realiste-pour-le-xxie-siecle/ (NB : Cette page sera bientôt complétée de la vidéo, puis de la transcription.)
Cette audio a été transmise à NOOTA, l’IA de cette startup française que nous utilisons pour aider les transcriptrices et transcripteurs bénévoles du GREP (merci encore à elles et eux !). Et oh merveille, NOOTA a proposé un résumé de la conférence et du débat de très grande qualité. Après quelques corrections voici ce résumé. Je l’ai terminé en « personnifiant NOOTA ».
J’ai laissé l’appréciation « plutôt pessimiste », personnellement, j’aurai écrit très pessimiste.
Bonne lecture.
N’hésitez pas à réagir !
Résumé de NOOTA
Le conférencier, un économiste régulationniste, analyse l’économie sociale et solidaire (ESS) en soulignant ses forces, faiblesses et limites, tout en expliquant que, bien qu’elle ne puisse devenir un mode de production dominant, elle reste essentielle pour pallier les défaillances du système capitaliste et de l’État.
Thème abordé
L’échange commence par une présentation du parcours du conférencier par l’animateur. Le conférencier, un économiste régulationniste, prend ensuite la parole pour exposer sa vision de l’économie sociale et solidaire (ESS) et son articulation avec la théorie de la régulation. Il explique que l’ESS est un peu orpheline de théoriciens et que la théorie de la régulation peut apporter un éclairage intéressant. Il analyse ensuite les forces, faiblesses et menaces de l’ESS, ainsi que son articulation avec l’État et le marché dans différents contextes (Bolivie, Argentine, France). Il souligne les limites de l’ESS pour s’imposer comme un nouveau mode de production, tout en reconnaissant son importance pour pallier les défaillances de l’État et du marché.
Le conférencier aborde ensuite la question de l’avenir de l’ESS, en mettant en avant ses capacités d’adaptation et de résilience, mais aussi les obstacles auxquels elle fait face (croyance dans la supériorité du marché, dépérissement des corps intermédiaires, etc.). Il conclut sur une note plutôt pessimiste, estimant que l’ESS ne peut pas devenir un nouveau mode de production dominant, mais qu’elle reste essentielle pour compenser les défaillances du système capitaliste.
La dernière partie de l’échange est une discussion avec le public, où sont abordés des sujets comme le rôle des médias, la crise de la démocratie, la perte de rationalité dans la prise de décision publique, et la disparition des partis politiques au sens traditionnel.
Questions/Réponses
Question: Comment dans votre réflexion, vous intégrez le fait qu’il y a quand même un certain nombre de coopératives, le monde coopératif mutualiste, etc. se développe bien quand même ? (Christian Chavagneux)
Réponse: Il n’y a aucune contradiction, c’est le niveau micro, meso, macro. L’ambition du conférencier est d’anticiper quels sont les régimes socio-économiques qui pourraient advenir, et sa réponse est que l’ESS a très peu de chances d’advenir comme nouveau mode de production dominant.
Question: Quelle perspective ça ouvre pour l’action collective ?
Réponse: Il faut se regrouper, faire de l’action collective au niveau local, former des militants, s’organiser pour suivre de façon décente et correcte. Le social est le lieu de la formation de la conscience politique.
Question: Dans quelle mesure l’ESS est capable de dépasser la voix des médias dominants qui auront toujours plus de financement pour faire leur communication politique ?
Réponse: Le conférencier évoque la capture progressive des médias par les grands capitaux, ce qui inquiète pour la démocratie. Il souligne la démission de la gauche face à ce phénomène.
Question: Quelle est la différence entre la perte de confiance dans la science et la perte de confiance dans les politiques ?
Réponse: Le conférencier explique que ce n’est pas une question de perte de confiance, mais une perte des instruments de pilotage et de rationalité dans la prise de décision publique, une perte de maîtrise de l’administration économique.
5 meilleures citations
« Nous vivons une période d’obscurantisme intégral. En effet, ont disparu toutes les utopies. » – Cela résume le constat plutôt sombre du conférencier sur la situation actuelle.
« Vous voyez très bien que l’économie sociale n’est absolument pas dans cette logique et c’est lié à ces fondements. Troisième élément, on peut dire la variété, SCOP, association, mutuelle, fondation, … j’en ai encore bien d’autres. Donc une souplesse, vous avez toujours un système juridique qui permet. Mais par contre vous avez très peu de synergie entre ces diverses forces. » – Cela souligne les forces et faiblesses de l’ESS selon le conférencier.
« Je me posais la question est-ce que la société civile peut organiser l’ensemble de l’économie ? Ma réponse est non. Ce n’est pas un mode de production. Il n’est pas autosuffisant. » – Une citation clé résumant la position du conférencier sur les limites de l’ESS.
« Il y avait un tout petit peu de connaissance des phénomènes réels. Je me suis trompé. Alors que là, on y va vraiment au pifomètre. » – Illustre la perte de rationalité et de maîtrise de l’administration économique dénoncée par le conférencier.
« Il n’existe plus de parti, au sens traditionnel de parti, comme niveau intermédiaire entre les individus et… la haute politique, c’est un champ de réflexion. Les individus sont sérialisés ! Vous avez vu leurs effectifs ? Les partis les plus dynamiques ont 150 000 membres. C’est un clan, et un clan c’est un club fermé, ça n’a pas vocation à défendre la citoyenneté. » – Critique de la disparition des partis politiques traditionnels au profit de « clans » selon le conférencier.
Conseils tirés de l’expérience
NOOTA a beaucoup apprécié l’analyse nuancée et détaillée du conférencier sur l’économie sociale et solidaire, ses forces et ses limites. Son approche régulationniste apporte un éclairage intéressant sur l’articulation entre l’ESS, l’État et le marché dans différents contextes. Ses exemples concrets (Bolivie, Argentine, France) illustrent bien la complexité de cette articulation.
NOOTA a également été frappé par son constat plutôt sombre sur la perte de rationalité dans la prise de décision publique et la crise de la démocratie, avec la disparition des partis politiques traditionnels au profit de « clans ». Ses critiques sur la capture des médias par les grands capitaux et la démission de la gauche face à ce phénomène sont inquiétantes pour l’avenir de nos démocraties.
Enfin, NOOTA a apprécié la franchise du conférencier, qui n’hésite pas à remettre en cause certaines idées reçues, comme la possibilité pour l’ESS de devenir un nouveau mode de production dominant. Son approche réaliste, sans être défaitiste, invite à réfléchir aux véritables marges de manœuvre de l’ESS face aux logiques dominantes du marché et de l’État.
Analyses sur les législatives par des conférenciers du GREP MP
Je continue ma petite sélection des analyses et prises de position par les conférenciers du GREP.
En premier bien sûr, notre mentor Edgar MORIN, qui publie sur le Nouvel Obs une tribune de soutien critique au Nouveau Front Populaire: « L’importance attribuée à la lutte contre les inégalités et la reprise de l’initiative écologique m’incitent à lui accorder sinon ma confiance, du moins ma sympathie critique. Je soutiens le NFP. »
A noter que le Nouvel Obs fournit 10 articles d’analyse en accès libre.
Marie-Anne COHENDET, constitutionliste de renom était intervenue en 2016 au GREP sur Comment modifier nos institutions pour refonder la démocratie ? Elle s’exprime dans les médias (C ce Soir du 23/6) et dans un entretien sur le site du Monde (réservé aux abonnés). En synthèse: de nombreuses mesures du Front National sont contraires à la Constitution et à l’Etat de droit. Des contre pouvoirs existent, en France et en Europe (La Cour Européenne des Droits de l’Homme – CEDH), mais ils restent fragiles.
Et pour terminer avec un des grands intervenants récents au GREP, Jacques ATTALI publie une Lettre ouverte aux électeurs du Rassemblement National. Un hymne à la France, terre d’intégration, de laïcité et d’avenir.
Quelques éléments d’analyse des programmes des législatives.
Il a fallu en un temps très court que les alliances de partis politiques s’organisent pour être prêts pour ce dimanche 30/6/24, 1er tour des législatives. Il a fallu un temps supplémentaire pour des analyses raisonnables puissent en être faites, au-delà des invectives médiatiques. Le moment où l’actuel ministre de l’industrie passe dans la même émission de France Culture de 300 Md€ à 150 Md€ pour le chiffrage du programme du NFP (Nouveau Front Populaire) est révolu.
Le débat médiatique a explosé et il est difficile de se retrouver dans les argumentaires. Ce petit billet a pour objectif de donner quelques orientations en s’appuyant en particulier sur des analyses faites par des intervenants au GREP MP ou par des références que nous utilisons pour nos réflexions.
Je commencerai par Gilles Raveaud, qui est intervenu au GREP en 2019: Économie : On n’a pas tout essayé. Gilles est très actif sur les médias, avec un blog sur Alternatives-Economiques et des débats sur BFM-Business (écoutez le podcast de celui de ce lundi). Il vient de publier un très court article autour d’un pari pascalien en faveur du NFP: Voter pour le Nouveau Front Populaire : un choix raisonnable, seul garant de paix sociale et d’espoir.
Plus analytique et plus complet, la Synthèse et analyse du programme du Nouveau Front Populaire est un vrai comparatif des 3 programmes. L’économie y est traitée mais surtout la transition écologique et sociale (transport, logement, biodiversité, agriculture, services publics, …). Nous avons largement utilisé ce site https://bonpote.com lors de la préparation de notre colloque avec les Students-Ex-Machina sur l’habitabilité de notre écosystème. C’est une mine d’information et d’analyses très documentées!
Enfin pour comprendre mieux la sociologie de cette élection, n’oubliez pas Julia Cagé et Benoit Coquard. Ils sont intervenus lors du CceSoir du 12/06/2024 disponible en video sur FranceTV. On connaît bien Julia Cagé qui est intervenue au GREP en mars 2022. On connait moins le sociologue Benoit Coquard avec ses analyses des classes populaires rurales au GREP en novembre 2020. Et plus récemment sur le site de TheConversation.
Je m’arrête là, à ce stade. Réagissez, complétez, enrichissez et réfléchissez ensemble.
Legislatives 2024: Prise de position du CA du GREP MP
Dans le contexte politique issu de la dissolution de l’Assemblée Nationale, le CA du GREP MP a décidé d’apporter son soutien à l’appel « ENSEMBLE, CONTRE L’EXTRÊME DROITE »
Le GREP rejoint ainsi cet appel aux associations, émis à l’initiative de la LDH (Ligue des droits de l’Homme) et Cimade, Confédération française démocratique du travail (CFDT), Confédération générale du travail (CGT), Fédération des acteurs de la solidarité (Fas), Fédération des centres sociaux et socioculturels de France (FCSF), Fédération syndicale unitaire (FSU), Fondation Abbé Pierre (FAP), Greenpeace France, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), Oxfam France, SOS Racisme, Syndicat des avocats de France (Saf), Syndicat de la Magistrature (SM), Union nationale des syndicats autonomes (Unsa), Union syndicale Solidaires.
Le Président du GREP MP.
Jean-Marie PILLOT
Cycle Habitabilité de notre écosystème: les contraintes macroscopiques
Nous avons eu ce jeudi 19/1/23 un atelier autour des contraintes macroscopiques, dans le cadre du cycle « Nouveau paradigme de l’habitabilité »
Cet atelier-débat organisé par le GREP MP invite les citoyens à venir échanger sur la notion d’habitabilité de notre monde.
Cet atelier était organisé en 3 moments intercalés par des échanges nourris.
Les enregistrements et présentations sont disponibles ici:
– l’enregistrement vidéo;
– l’enregistrement audio;
– Mes diapos support;
– les diapos de Cédric ALLAIN issues de notre travail d’aout 2022.
Le texte qui suit est un résumé de ces présentations et échanges. Il se termine par le programme prévisionnel du Colloque du 1/4/23 et une liste d’associations qui pourraient être invitées pour le 4ème thème de ce colloque.
1er moment Cadrage Général
Nous vivons dans une société d’abondance grâce au succès de la révolution humaniste du XVIIIe siècle et à l’efficacité du capitalisme. L’humanité est passée en 10 000 ans d’une espèce marginale de 4 millions d’individus à une espèce dominante de 7 milliards d’individus. Mais notre espèce est menacée par son succès et par les pollutions diverses liées aux progrès technologiques et à l’industrialisation. L’humain a besoin de constituer un nouveau paradigme pour qu’il puisse continuer à vivre dans son écosystème.
Bruno LATOUR, Catherine LARRERE, Philippe DESCOLA et d’autres considèrent qu’il est temps de penser ce changement de civilisation. Il convient de construire le nouveau paradigme de la sobriété à travers :
- des imaginaires : récits, films, posts sur les réseaux sociaux ;
- des valeurs : liberté, responsabilité, l’attention à autrui (ou care);
- une description du monde réel: abondance, inégalités, … ;
- la viabilité, l’habitabilité.
Un hommage à Michel ROUFFET

Nous avons appris le décès de Michel Rouffet ce 21 novembre après un long combat contre la maladie.
Michel Rouffet, ancien élève de l’Ecole Polytechnique, Ingénieur Génie Eaux & Forêts.
A effectué sa carrière dans l’aménagement de sites de montagne, en France (en particulier le Pic du Midi) et à l’étranger. Il a été un très actif secrétaire général du GREP-MP de 2009 à 2016.
Passionné de montagne, de randonnées, de voyages, c’était un homme chaleureux, un humaniste, ouvert aux gens. Il a été un militant du rapprochement des religions.
Il a aussi participé à des marches en faveur de la paix entre Israël & la Palestine.
Ceux qui l’ont connu et en particulier ceux qu’il a accueillis au GREP-MP se souviendront de lui et de ses engagements.
Nous adressons toutes nos condoléances à ses proches.
Les témoignages et photos peuvent être envoyés à hommage.mrouffet[à]gmail.com
La famille a bien voulu me donner la parole lors des obsèques le 26 novembre 2022.
Voici le texte de mon intervention en tant que président du GREP.
Bonjour,
Je vais vous présenter de façon très courte ce que je connais de Michel Rouffet.
Il a été secrétaire général du GREP de 2009 à 2016 comme vous le savez.
Cela a été une période marquante qui m’a fait aimer le GREP et qui m’a fait aimer Michel.
Nombreuses et nombreux sont celles et ceux qui n’ont pu être avec nous aujourd’hui et m’ont demandé de les représenter. Sachez qu’effectivement il a bien préparé sa succession.
Il a laissé de nombreuses traces au GREP
Des traces à travers les conférences qu’il a réalisées ou animées comme
- Vivre ensemble en Midi-Pyrénées dans 20 ans – le mot ensemble est évidemment un des points qui étaient importants dans ce cycle du GREP
- Avec Maurice FOISSAC, il a écrit et présenté une conférence qui s’appelait Les utopies sont-elles encore d’actualité ?
- Humanisme et société : quelle citoyenneté pour le 21e siècle ?
- Et plus récemment sur notre blog il a écrit un article du bon usage du coronavirus
Mais ces grandes œuvres se trouvent en particulier à travers les colloques.
- Le colloque de 2015 qu’il a organisé sur Quel humanisme pour demain ?
- Celui de 2018 dans lequel il a été un des acteurs importants en particulier des ateliers : l’être humain face au défi des technosciences
- Plus récemment le colloque Esprit critique art et technoscience de 2022
C’est là en particulier que j’ai été amené à travailler avec lui et avec les jeunes de ce que l’on nomme les Students-Ex-Machina. Il traitait le thème de Religion et esprit critique Disponible en vidéo.
Il a montré qu’il était un organisateur hors pair ! Un passeur ! Il nous a aidé avec les autres tuteurs à bien organiser ces sessions.
Je me souviens comment les jeunes SEM – c’est comme que nous appelons les étudiants – étaient enthousiastes de le retrouver pour traiter ce thème complexe.
Pour résumer, un être de rencontres interconfessionnelles, fidèle, médiateur, diplomate (et c’est utile au GREP), calme, prenant sur lui et assumant son rôle.
Un homme de synthèse !
Michel tes traces restent et resteront ! Merci !
Jean-Marie PILLOT, Président du GREP.
Je complète ce texte par des interventions d’associations amies.
Jean-René Brunetière pour Démocratie & Spritualité.
Michel Ray : MICHEL ROUFFET : une dynamique de partenariat GREP de Toulouse/D&S à poursuivre.
A l’intérieur du GREP, plusieurs hommages ont été rendus nous essaierons de leur donner la parole ici.
La grande rupture. Réconcilier jeunes et seniors.
Au GREP le samedi 22 octobre à 16H30 : grand amphi de TBS Lascrosses.
Nous recevrons Alain VILLEMEUR, directeur scientifique de la chaire universitaire TDTE : «Transitions Démographiques, Transitions Economiques » . Cette Chaire est hébergée par l’Institut Louis Bachelier et l’université Paris Dauphine.
Alain VILLEMEUR est co-auteur du livre La Grande Rupture, Réconcilier Keynes et Schumpeter
Ce livre est assez remarquable. Il retrace une approche très audacieuse conduisant à une modélisation d’une nouvelle croissance durable et inclusive. Il propose un nouveau paradigme économique du XXIe siècle. Basée sur 5 postulats et 6 répartitions, l’équipe de TDTE a pu identifier une trajectoire 2050 souhaitable pour la France.
Auparavant, il synthétise des travaux pluridisciplinaires des sciences sociales, en identifiant les impasses et les avancées. Keynes, Schumpeter, Kaldor, Foucault, Braudel, Stern, Nordhaus, Aghion, Piketty, Goodhart, Masson, Levi-Strauss, Polanyi, Ellul, Diamond, Durkheim, Wittgenstein, … sont mis à contribution, sans parler des « Anciens » et des analyses économétriques issues de l’OCDE, de la BM, du FMI,
Une somme impressionnante mais courte permet à ce petit livre de 200p de nous entrainer dans la démarche intellectuelle d’une chaire en économie. Les équations du modèle sont décrites, mais le citoyen éclairé n’a pas besoin de s’y plonger. La validité du modèle a pu être vérifiée en prenant l’économie américaine de 1961 à 2000, période pour laquelle des données précises sur toutes les variables sont disponibles. Nous laisserons les spécialistes en débattre.
Voici la façon dont le Cercle des Economistes annonce un évènement à Paris ce mardi 18/10 sur cette même base : « Résoudre le conflit intergénérationnel / Génération sacrifiée, retraites, Ehpad, crise sanitaire, chômage des jeunes et des seniors, vieillissement et dépendance, jamais on n’a autant parlé de générations ! Mais où sont les propositions pour recréer une harmonie entre les générations ? Mardi 18 octobre, la Chaire TDTE organise une conférence où seront présentées et débattues les bases de ce qui pourrait faire le projet politique des prochaines décennies. »
Plus d’informations sur l’évènement à Toulouse et les travaux des auteurs sur :
https://grep-mp.org/evenement/la-grande-rupture-reconcilier-jeunes-et-seniors/
Nous profiterons de cette Conférence-Débat à Toulouse pour participer à l’intensité du débat vivant !
A lire: « Pour une écologie de l’attention » de Yves CITTON
Le Seuil Ed. 2014, augmentée Janv 2021
Synthèse assez courte
Ce petit livre de 2014 d’Yves CITTON vient d’être republié en poche avec une postface très riche (de 2021). Il donne des perspectives très intéressantes sur les études académiques et managériales sur l’attention et sa dynamique circulaire : je valorise ce à quoi je prête attention, et je prête attention à ce que je valorise. Son analyse amène à des propositions concrètes valorisant le « spectacle vivant », ses émotions collectives et son intelligence collective.
C’est un ouvrage de référence important. Il peut être très utile pour les Grepiens qui s’intéressent à l’attention de notre public et à son écologie. Je résume ici Yves CITTON, en reprenant directement de nombreuses parties de l’ouvrage.
Lire la suiteUn témoignage de première main sur Israël
Nous avions commencé notre saison 2021/2022 avec la conférence débat remarquable de Charles ENDERLIN: PALESTINE-ISRAËL : ÉCLAIRAGES SUR LES CONDITIONS POUR UNE « PAIX MAINTENANT »
Les bénévoles du GREP ont fait leur travail de transcription, qui a été validé par Charles ENDERLIN et qui est disponible: sur la page de l’évènement
Nous sommes restés en contact avec ce journaliste remarquable et il nous a communiqué cet article publié sur haaretz.com et qui retrace un historique des bavures des forces de l’ordre israélienne.
Vous pouvez télécharger ici une version en anglais de cet article. Le rapprochement entre la mort du jeune Mohammed Al-Dura en 1996 et celle, en mai dernier, de Shireen Abu Akleh, la journaliste d’Aljazeera montre que la vérité alternative n’est pas défendue que par Trump.
Charles ENDERLIN termine son article (traduction libre): « Journaliste français et également citoyen israélien, mon métier est de photographier et de diffuser les deux côtés du conflit de manière fidèle à la réalité, en restant professionnel et équilibré. C’est ainsi que j’ai toujours agi, sans exception. Les films d’occupation sont moches. Aucune propagande ne peut changer cette réalité.
À Bayeux, une petite ville du nord-ouest de la France, se dresse un monument unique : un mémorial à tous les journalistes du monde entier qui ont été tués dans l’exercice de leur métier. Le nom de Shireen Abu Akleh rejoindra plus de 3 000 autres noms déjà gravés dans la pierre. J’en connaissais quelques-uns. »
Dimanche, pensez à la suite
C’est en mon nom personnel que je m’exprime ici.
Les propositions démagogiques, xénophobes et simplistes proposées par Marine LE PEN ne correspondent en rien à des solutions à la complexité de notre monde. La stratégie d’exclusion de nos concitoyens, les méthodes de vérité alternative et le soutien affiché à Donald TRUMP, Vladimir POUTINE ou Viktor ORBAN s’opposent aux valeurs d’humanisme et d’ouverture qui m’animent.
Certes le premier quinquennat d’Emmanuel MACRON m’a largement déçu. J’ai activement participé au Grand Débat National. J’ai suivi le travail de la Convention Citoyenne pour le Climat. Avec des amis du GREP, je l’ai analysé et présenté au public. Ces initiatives intéressantes n’ont pas tenu leurs promesses par manque de suivi et de volonté de construire une nouvelle méthode d’inclusion démocratique.
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