L’action des climatosceptiques est au-delà de tout débat scientifique : il est indispensable de démasquer leurs pratiques par Max LAFONTAN
Sommaire : L’exercice du doute avant établissement de tout diagnostic est une position saine et respectable. La destruction systématique du savoir et/ou le détournement de preuves pour conserver des positions dominantes est méprisable. L’influence des climatosceptiques a été très sous-estimée jusqu’à présent. Par ailleurs le terme « climatosceptique » s’avère ambigu puisqu’il s’agit de courants d’opinion et de réseaux organisés, non d’un débat sur une vérité scientifique. Les climatosceptiques bénéficient d’énormes moyens financiers et médiatiques pour discréditer les diagnostics du GIEC et paralyser toute stratégie alternative d’envergure. Ils jouent ainsi ouvertement le jeu d’un laisser-faire suicidaire en matière de politique industrielle. L’objectif essentiel de l’entreprise climatosceptique est de contester et de détruire du savoir. Elle a pour objectifs essentiels de provoquer une démobilisation de l’opinion tout en allant jusqu’à la franche opposition. Il faut démasquer les pratiques des climatosceptiques ; nous présentons ici quelques exemples de leurs pratiques.
Mise en évidence d’une responsabilité des industries vivant de l’exploitation des énergies fossiles dans le réchauffement climatique
La reconnaissance du réchauffement climatique reste un combat, différent de ceux du passé (comme ceux de Galilée, ou de la théorie de l’évolution). Il implique probablement une conception différente des priorités (l’économie incluse dans la sphère des activités humaines, elle-même incluse dans la biosphère et la préservation des écosystèmes sur la planète). Les tenants de la mondialisation technicienne de ce XXIe siècle restent ancrés sur des concepts du XVIIe siècle, avec l’idée chère à Descartes que la connaissance scientifique est censée nous donner la possibilité de devenir «maîtres et possesseurs de la nature ». Difficile de percevoir l’envie de réaliser des objectifs supérieurs (i.e., être plus libres ou plus heureux, respecter la nature) face à cette domination sans restrictions des sources d’énergie fossiles et de la biosphère, caractéristique de notre mondialisation technicienne. Pour le philosophe Luc Ferry, nous vivons la compétition effrénée d’une techno-science dérégulée plongée dans une course acharnée dans le sens de l’innovation pour l’innovation avec l’ambition d’un renforcement des moyens de domination des hommes sur le monde et la nature, ambition qui devient une fin en soi. Quelle peut être la place pour des citoyens du monde soucieux du devenir de notre planète au sein de cette évolution prédatrice et largement dévastatrice ? Les grandes sociétés pétrolières des États-Unis (nous citerons Exxon, Koch, Donors Trust…) sont à la pointe de la lutte contre ceux qu’ils considèrent comme étant les empêcheurs de leurs bonnes affaires. Le business de l’extraction minière, au sens large, et celui des industriels des mines de charbon aux États-Unis, en Australie et en Chine, en particulier, ne sont pas en restes pour condamner toute proposition de régulation. L’élaboration des stratégies de dénigrement repose sur des travaux de dizaines de «think tanks» et fondations avançant plus ou moins dissimulées, souvent richement dotés par les industriels, et très actifs dans tous les domaines de la communication (ouvrages, conférences, sites internet, blogs personnalisés…) États-Unis et Australie sont les pays regroupant la plus grande densité de climatosceptiques offensifs de la planète. On les trouve en particulier dans la fraction la plus conservatrice de l’Amérique (élus républicains, libertariens, certains groupes industriels, sectes religieuses…)
Un dénigrement organisé et financé par de grandes compagnies
Il est impératif de mieux comprendre le fonctionnement de ces réseaux climatosceptiques qui œuvrent souvent pour l’intérêt (profits de grandes compagnies) tout en ne négligeant pas l’exploitation de la crédulité et des systèmes de croyance de populations scientifiquement incultes (aux États-Unis et en Australie en particulier). L’objectif essentiel des industriels (en partie dissimulés) et financeurs de l’entreprise climatosceptique est de contester et de détruire du savoir, et de provoquer une démobilisation de l’opinion tout en allant jusqu’à la franche opposition. L’option essentielle de ces manipulateurs est de convaincre le plus grand nombre que l’idée de changement climatique est très incertaine et que, même s’il existe, il est totalement étranger aux activités humaines. Leur argumentation essentielle débouche sur la non-reconnaissance de l’Anthropocène (i.e., nouvelle époque géologique provoquée par l’homme). Ils veulent éviter à tout prix des impacts socio-économiques sur leurs pratiques lucratives. De ce fait, ils ne vont pas lésiner et investir des fonds non-négligeables (des millions de dollars) dans de multiples opérations de dénigrement et d’instillation du doute.
Le but de ces manipulations orientées vers le citoyen est de déboucher sur de l’affirmation sommaire accessible à tous. Il est essentiel de pouvoir toucher et déstabiliser le grand public mais aussi les politiques les plus obtus. On fait alors appel à une astuce bien établie de communication qui repose sur l’utilisation pervertie «de points de vue». Petit florilège de déclarations à méditer : «Le climat a déjà changé dans le passé», «il y a beaucoup d’incertitudes sur les données traitées», «Il y a longtemps que de telles déclarations se sont révélées fausses», «Les collectes de températures ne sont pas fiables», «Il y a même un refroidissement, il y a plus de glace en Antarctique», «C’est à cause des fluctuations de l’activité du soleil», «Il n’y a pas de réchauffement depuis 1998», «Les plantes et les animaux vont s’adapter», «Il n’y a pas de consensus, tous les spécialistes ne sont pas d’accord», «Les experts sont manipulés par des activistes écologiques».
Face à une telle situation, il devient impérieux de mieux comprendre les options et les stratégies de conviction développées par les climatosceptiques afin de mieux les combattre et d’informer le grand public de leurs pratiques douteuses (ce qui n’est pas suffisamment fait).
Des stratégies de désinformation, de déstabilisation des chercheurs, et de pressions sur les responsables politiques
À l’instar des multiples opérations de négation de faits ou de confusion animées par les porte-parole corrompus des industriels du tabac largement dénoncées en Amérique et en Europe, nous retrouvons certaines pratiques communes dans la gestion de la communication climatosceptique. En France les acrobaties dilatoires de l’industrie pharmaceutique pour le médicament « le Médiator » nous évoquent aussi des pratiques assez similaires.
On doit cependant reconnaître que la spécificité du débat sur le changement climatique se situe à une autre dimension. Il ne concerne pas des sous-groupes humains plus ou moins limités, il concerne l’avenir de la planète et le futur proche de l’humanité. En effet, il est fait appel à un autre imaginaire et à une tout autre dimension ; la dimension planétaire. Le changement climatique concerne l’évolution et la survie de la biodiversité d’une part, mais aussi la place et l’avenir de l’humanité dans le monde d’autre part.
Face à l’aggravation de la situation, il faut démasquer les pratiques des climatosceptiques et mobiliser toutes les énergies. Nous détaillerons ici quelques exemples de ces stratégies de désinformation.
- a) Dénigrement des expériences rapportées et utilisées par les experts du GIEC,
- b) Utilisation pervertie de «points de vue»,
- c) Organisation de Conférences scientifiques à forte teneur idéologique,
- d) Recours à des pétitions pipées de chercheurs,
- e) Attaques personnelles violentes de leaders,
- f) Influences politiques au plus haut niveau d’États,
- g) Droit de parole abusivement octroyé à des non-experts.
Revenons sur chacun de ces points :
Dénigrement des expériences rapportées et utilisées par les experts du GIEC. Les tentatives de dénigrement des publications scientifiques utilisées par les experts du GIEC fleurissent. Problème majeur inhérent à cette pratique : les analyses révèlent que les promoteurs du doute font surtout appel à de la «mauvaise science» (publications douteuses, contestées ou non validées et souvent publiées dans des revues de piètre réputation) ou à des données judicieusement tronquées pour tenter de détruire les données rapportées par le GIEC. D’autre part, pour comprendre les façons de procéder, il est essentiel de se livrer à une analyse détaillée du curriculum vitae des porteurs de messages. Ainsi on va croiser dans cette nébuleuse, des «savants» à la retraite éloignés des laboratoires (le prix Nobel y est rare mais très prisé), des individus aux «expertises protéiformes» très éloignées des sujets traités, des «soi-disant experts» professionnels en toutes choses (ex : Fred Singer[1]). Ne pas oublier les aigris cherchant à régler des comptes personnels qu’ils ne sont pas capables de traiter à l’occasion de débats scientifiques dans les règles.
Utilisation pervertie de «points de vue» : L’utilisation pervertie de «points de vue» de scientifiques est une pratique courante dans ce domaine du dénigrement. Les scientifiques concernés émettent des avis personnels (sans aucune validation par des comités de lecture) à la place de «vraies publications validées»; tout est fait pour semer la confusion. Les détracteurs scientifiques aux expertises parfois assez éloignées des sujets dont ils parlent, utilisent le langage, le discours et les pratiques usuelles de la science pour entretenir la confusion et mener des attaques remettant en cause les travaux du GIEC. Les pratiques douteuses de certains de ces auteurs du dénigrement qui ont sévi de nombreuses années ont été récemment dénoncées. Willie Soon, prototype de ce type d’individu a fait l’objet d’une procédure légale qui a bien révélé les techniques utilisées[2]. Les «travaux» de ce genre de manipulateur, semeur de doute, n’ont jamais abusé la communauté scientifique compétente. Par contre, ils sont très prisés pour leur «sobriété technique» et mis en avant par certains médias et rabâchés au grand public. Des parlementaires républicains les mettent en avant pour contester les travaux du GIEC.
Organisation de Conférences scientifiques à forte teneur idéologique : Les lieux d’exhibition des thèses climatosceptiques, abondamment promus sous couvert de la fondation «Heartland Institute», sont prisés du monde médiatique invité à ces manifestations. Ces conférences de «dénigrement sponsorisé» regroupent des climatosceptiques, souvent rémunérés par la fondation pour la diffusion de discours pour influencer les médias touchant le grand public.
L’Institut Heartland est un think tank américain (fondé en 1984). Il a pour objectifs essentiels de faire la promotion du conservatisme et du «libertarianisme» (favorable à la réduction des influences de l’État). Il s’est également fait connaître pour de fermes positions climatosceptiques, avec la création du Nongovernmental International Panel on Climate Change (NIPCC) (par opposition à l’IPCC). Cet Institut est le principal artisan du climatoscepticisme outre-Atlantique ; ses techniques opérationnelles ont été récemment dévoilées. Un éminent hydrologue américain (Pr. Gleik) a utilisé des méthodes peu orthodoxes pour accéder à des documents internes de l’Institut en février 2012. Les pratiques de dénigrement et le financement de l’Institut Heartland ont été dévoilés et largement diffusés par les médias pour dénoncer les pratiques de cette institution influente. Les budgets prévus pour la production, l’édition et la promotion des rapports du NIPCC se montaient à plus d’un million et demi de dollars (période 2010-2013). Une vingtaine de sociétés US contribuent à son financement ; très discrètes, elles sont réticentes à toute promotion.
De plus, l’Institut Heartland paie un certain nombre de voix qui s’opposent aux conclusions du GIEC (journalistes scientifiques, blogueurs, scientifiques plus ou moins au fait des travaux de recherche climatiques), pour défendre des opinions climatosceptiques sur Internet ou pour soumettre des rapports du NIPCC infusant le doute à des décideurs[3].
Recours à des pétitions pipées de chercheurs : Rien ne vaut une bonne pétition de chercheurs du domaine climatique pour étayer les thèses à défendre. Encore faut-il être capable de faire appel à des pétitionnaires crédibles. On retrouve encore l’Institut Heartland derrière de telles pétitions. La crédibilité de certaines d’entre elles a été sérieusement mise en doute. Par exemple, une opération pétitionnaire d’envergure visait à faire croire qu’elle avait été initiée par l’Académie Nationale des Sciences des USA ; il s’est avéré que ce n’était pas le cas ; la pratique a été dénoncée[4].
Attaques personnelles violentes : Les réseaux sociaux et des sites internet sont utilisés à des fins de déstabilisation de scientifiques et de citoyens. Cette stratégie plus ciblée repose sur des attaques individuelles axées sur le dénigrement de certains travaux des auteurs importants contribuant aux rapports du GIEC.
L’objectif est de discréditer un chercheur. Les chercheurs frustrés de ne pas être dans les heureux élus des groupes de travail de GIEC (et dont on ne cite pas les travaux) et les stipendiés par l’industrie ou l’Institut Heartland sévissent sans retenue. Le «dénigrement de nature virale» progresse vite, beaucoup plus vite que la diffusion des rapports du GIEC ou que les articles scientifiques de poids dans des revues scientifiques. De plus, cette pratique honteuse, hors de tout débat scientifique contradictoire, peut affecter sérieusement la vie et l’état psychologique des personnes ciblées. C’est probablement la procédure la plus méprisable avec un objectif déclaré d’intimidation. Un retour vers une chasse aux sorcières (les scientifiques étant visés dans ce cas) qui n’est pas sans rappeler «le bon temps du Maccarthysme», encore très prisé par certains aux USA.
Influences politiques au plus haut niveau du pouvoir politique : Aux États-Unis, des opérations d’infiltration de climatosceptiques au plus haut niveau du pouvoir ont concerné la Maison Blanche, la Chambre des représentants et le Sénat. Face aux difficultés rencontrées lors de confrontations avec des scientifiques, les climatosceptiques vont choisir de cibler le pouvoir politique (plus inculte scientifiquement et plus manipulable). Deux conseillers de choc de Reagan, faucons bellicistes reconnus, spécialistes de satellites d’observation (F. Seitz et F. Singer) ont représenté le «golden standard» des climatosceptiques puissants. Dans la foulée, on assistera à une manipulation d’un G. Bush très indécis au début de son mandat. La manipulation des élus républicains les plus conservateurs a permis d’assurer la promotion de divers climatosceptiques jusqu’à des postes clés (dont certains ont de forts conflits d’intérêts avec l’industrie). Semer le doute au plus haut niveau devient une règle. Il y aura, par exemple, des pressions de l’administration US pour changer un chairman influent d’une commission du GIEC à des fins de neutralisation d’un scientifique respecté et influent. La France n’est pas à l’abri de telles actions. Conformément à ses missions d’expertise, l’Académie des Sciences Française prévoit d’émettre un avis sur le réchauffement climatique dans le cadre de la COP21 ; des pressions sont exercées par les académiciens climatosceptiques très minoritaires pour tenter de faire valoir leur point de vue à cette occasion[5].
Droit de parole abusivement octroyé à des non-experts : Une des manipulations courantes est d’offrir des tribunes médiatiques à des non-experts afin qu’ils puissent divulguer leurs «états d’âme» sans analyse approfondie des résultats et dossiers contestés. Une nébuleuse d’experts en tous genres sévit sur le site de Friends of Science (http ://www.friendsofscience.org/). Le 5ème rapport du GIEC et la réunion de la COP21 en décembre à Paris stimulent la créativité des climatosceptiques. Il s’agit d’une pratique très courante. Les climatosceptiques ont des connexions bien connues avec des firmes de relations publiques qui ont structuré de nombreux think-tanks sponsorisés par l’Industrie.
Un seul objectif : «reposition global warming as theory (not fact) ». Réaction gouvernementale : le site (https ://www.barackobama.com/climate-change-deniers/) invite les citoyens concernés à engager des contacts directs avec les dénigrants de la Chambre des Représentants et du Sénat. «They are blocking progress in the fight against climate change ; Find the deniers and call them out to day»[6].
En déambulant dans la jungle du web :
http ://www.friendsofscience.org/ : Un des sites prisés des climatosceptiques.
http ://grist.org/series/skeptics/ : Ce site contient une profusion d’arguments visant à détruire les arguments des climatosceptiques (très utile).
http ://www.skepticalscience.com/.Démonter les arguments des climatosceptiques. This website gets skeptical about global warming skepticism. Do their arguments have any scientific basis ? What does the peer reviewed scientific literature say ?
https ://www.barackobama.com/climate-change-deniers/:La traque aux climatosceptiques de la Chambre des Représentants et du Sénat US.
http ://www.desmogblog.com/global-warming-denier-database : An extensive database of individuals involved in the global warming denial industry- Une mine d’or et une bibliographie exceptionnelle. Liste détaillée avec (CV et «performances» à l’appui) des climatosceptiques ayant pignon sur rue.
https ://greenfyre.wordpress.com/denier-vs-skeptic/denier-myths-debunked/ : Blog très argumenté visant à lutter contre le climatoscepticisme US. De nombreux liens utiles.
http ://nca2014.globalchange.gov/report. Réveil de l’Amérique qui fait son propre bilan ; en progrès mais peut mieux faire. (The full report of the National Climate Assessment provides an in-depth look at climate change impacts on the U.S. It details the multitude of ways climate change is already affecting and will increasingly affect the lives of Americans. Explore how climate change affects you and your family).
[1] Il faut évoquer le fameux Fred Singer, cupide « multi sponsorisé » que l’on trouve sur les pistes lucratives, expert en tabagisme, en couche d’ozone, en énergie nucléaire et en climatologie. Un Pic de la Mirandole vénal diffuseur de scepticisme et très écouté au sein de la nébuleuse des climatosceptiques (voir aussi ci-dessous).
[2] Un des plus virulents détracteurs des résultats du GIEC Willie Soon, astrophysicien sans formation en climatologie, a publié sur de nombreux sujets totalement éloignés de sa réelle compétence et a oublié, of course, de préciser les sources de ses financements qui sont assurés par Exxon Mobil, l’American Petroleum Institute ou la Fondation des pétroliers de choc, les frères Koch (via la Charles G. Koch Charitable Foundation). Fait déplorable, le prestigieux Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics qui l’héberge a transmis les demandes de financement de son chercheur aux industriels et assuré la promotion de ses travaux visant à discréditer la science climatique. Le discrédit a change de côté. « Si vous doutez du changement climatique anthropique, Mr. Soon n’est pas seulement votre homme, il est votre grand prêtre » plaisantait le Washington Post récemment. Un zozo délirant remis à sa juste place.
[3] Un des personnages épinglé (Frederick Singer) est un physicien américain à la retraite, spécialiste de satellites, qui arrondissait ses fins de mois par une rémunération mensuelle de l’Institut Heartland pour diffuser des rapports du NIPCC aux USA et à l’étranger. Il a été invité plusieurs fois à L’Institut de Physique de Globe de Paris qui lui a offert une tribune prestigieuse. Notons que nos deux climatosceptiques français de choc (Claude Allègre et Vincent Courtillot) sont des membres éminents de cet Institut…pure coïncidence?
[4]In April 1998, Robinson’s Oregon Institute, along with the Exxon-backed George C. Marshall Institute (F. Seitz), co-published the infamous “Oregon Petition” claiming to have collected 17,000 signatories to a document arguing against the realities of global warming. “The petition project was a deliberate attempt to mislead scientists and to rally them in an attempt to undermine support for the Kyoto Protocol. The petition was not based on a review of the science of global climate change, nor were its signers experts in the field of climate science.”
[5] Les climatosceptiques à l’assaut de l’Académie des Sciences, par Yves Sciama, La Recherche, Juin 2015, 500: 8-11
[6] More than 130 members of Congress still refuse to acknowledge the scientific reality of climate change, and their denial is costing us time we can’t afford to waste. Organizing for Action is putting unprecedented pressure on climate change deniers in Congress, demanding a recognition of the facts, and changing the conversation about climate change.
Max Lafontan
Publié le 20 septembre 2015, dans Climat. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.
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