Chroniques Biblio Grep – 010 –

De la Mixité à la Parité

Sur la planète Gaïa, grosso modo, bon an mal an, depuis qu’on a dans l’idée de compter tout ce qui bouge, une évaluation proportionnelle de 50% peut être adoptée quant à la présence de ce spécimen de type homo sapiens sapiens de sexe féminin, dit, femme. Indubitablement, concernant cette femme, il serait bon de savoir ce qu’il en est de son parcours depuis son apparition en tant qu’avenir et/ou ustensile de l’homme. Entre autres états, de fait, le ventre de la femme fut prolifique pour l’humanité, laquelle aujourd’hui semble proche des 8 milliards d’individus tous sexes confondus.En un autre temps, en France, cette femme commence juste, en tant que femme, à être sujet officiel d’observations universitaires. En 1986, Le Ministère du Droit des Femmes et le Ministère de l’Éducation Nationale ont créé quatre postes. Marie France Brive à Toulouse occupe le premier poste d’Histoire pour émettre avec ses collègues du discours sur la femme en ses multiples conditions.

«Le Féminisme, disait M.F. Brive, suppose une conscience féministe. Pour les femmes, il suppose aussi une conscience de femme. Toute personne, homme ou femme, peut être féministe, mais seule une femme peut avoir une conscience de femme.» p.118

G comme Gaspard Françoise

Ce discours de M.F. Brive récemment disparue suite à une longue maladie, est relayé par Jacqueline Martin membre de l’Équipe Simone, laquelle en ce temps là est partenaire du Grep. Elle présente Françoise Gaspard qui la remplace. La conférencière de ce jour là est historienne, sociologue, ancienne Maire de Dreux, ancienne Député. Remarquons, dans la publication, Député porte une majuscule mais est sans « e » à la fin.

Pourquoi ce sujet là ? Début du Débat…

«Une auditrice – Je m’étonne que pour une conférence voulant traiter de la parité nous ayons une tribune uniquement féminine! (rires et applaudissements.»

«Jacqueline Martin – Pour une fois que ça arrive ! C’était pour changer un peu, justement. Sur 89 intervenants au GREP depuis bientôt dix ans, il y a eu seulement cinq femmes…»

«Un auditeur – Dans sa conférence il y a quelques semaines, Régis Debray nous a expliqué que les hommes politiques n’avaient pas de pouvoir(s) réel(s), qu’ils ne faisaient qu’utiliser les attributs du pouvoir. (…) Alors pourquoi avez-vous choisi ce créneau prioritairement et qu’est-ce que vous comptez y faire?»

Le Corps Féminin corpus d’observations

«La République, c’est une devise, et cette devise n’est pas neutre. Liberté, égalité…Mais c’est quoi ce mot de Fraternité ? (…) comme Droits de l’Homme (…) il sonne comme quelque de chose de neutre.» F.Gaspard p.129

«Comment résister à ce véritable pilonnage mental ou imaginaire, que doublent les lois, pour renvoyer les femmes à la non-existence politique? Il y a là un héritage historique et idéologique qui participe négativement à la formation d’une conscience des femmes»M.F. Brive p.119

Rien de tel, pour rafraîchir nos mémoires ou aiguiser quelques unes des facultés de notre intellect secoué en permanence par le chant des Sirènes de la Com que de relire ce Parcours comme un compte-rendu d’un 1erFestival du Féminisme Sport de Combat. Que de stands à revisiter pour les Grepiennes et les Grepiens d’aujourd’hui qui ont toujours autant de difficultés à réfléchir ensemble au point d’en avoir fait leur devise !

Le stand de ce qui s’apparente à de la sociologie expose les traces bourgeoises de la révolution française, laquelle laisse les femmes hystériques et/ou hystérisées sur le bord de la route. Sur les stands de la Linguistique et de la Sémiotique comme Sciences Humaines, on peut goûter à toutes sortes de vœux pieux pétris de slogans frelatés (Fraternité) et aromatisés d’images kitsch (Marianne, image d’Épinal). C’est ainsi que les premières recherches des historiennes, habituées à faire le ménage, vont nettoyer dans les coins des placards avec de nouveaux chiffons rouges . Il y a tout plein de buvettes au sein des stands de l’émergence de la parité pp.120/122, l’épuisement des femmes pp.122/124, le renouveau du mouvement des femmes pp.124/126, la condition des femmes s’est beaucoup améliorée mais beaucoup reste à faire pp.126/128, le mouvement actuel des femmes et la politique pp.128/131, Développement de l’idée de parité pp. 131/134. Au fond des espaces qui leurs sont réservés sous des tentes, qui n’étaient pas alors sous un soleil brûlant, il y a des banderoles. Côté histoire, celle de la révolution : on lit «On ne peut pas ignorer que des femmes ont voté pour les États généraux de 1789 et qu’elles se sont vues priver de vote par la suite.» Côté histoire de la langue on constate : «L’entrée des femmes dans la citoyenneté, il y a cinquante ans, n’a pas remis en question la devise républicaine.»

Allez les filles

En 1992, messieurs Establet & Baudelot scandent ce titre un peu comme un encouragement. Ce sont des pères qui s’adressent à leurs filles en quelque sorte. Le succès de cette production éditoriale s’appuie toutefois sur le dos de la figure de la femme. Aujourd’hui transitions et/ou métamorphoses ainsi que nouvelles préoccupations et/ou dévoilements nous poussent dans des retranchements inattendus, hors du festival. Car sans plus de sexe masculin ni même féminin, mais avec un concept de «genre» dont la démultiplication se propage à grande vitesse, les géométries des petites boites à humains sont très variables. De la boite de Pandore type LGBT & Cie, à l’Eurovision 2024, nous les humains, sommes soumis à des kyrielles d’opérations politicos-communicationnelles d’un gigantisme universel. C’est non plus par la grâce d’un « certain » nombre d’antennes paraboliques clandestines * mais par la voie de millions de millions de connexions à des réseaux sociaux, « techniquement inconscients » puisque pilotés par des machines.

* Chroniques Biblio Grep – 006 – cf B.Badie dans le Blog du Grep → https://grepmp.net/?s=Bertrand+Badie+

Le temps de la femme courre toujours

Alors dans une République de frères, comme un fratriarcat, pp.129, Quid de la Temporalité dans lequel s’inscrivent les sports de combat des femmes, de la course de fond, au saut de haies, du jeu à 4 sur de la terre battue, jusqu’au triathlon jeune discipline – pour tous – aux J.O. depuis 1974, soit 1/2 siècle à peine., etc. Quid de la conscience féministe des femmes comme de celles des hommes, pataugeant dans l’hégémonie du genre. Grand coup de balai dans les sexes omniprésents via les opérations Me Too en milieux culturels, hospitaliers, politiques, religieux. La nouvelle donne à l’Assemblée Nationale et dans les autres assemblées et régimes plus ou moins autoritaires des autres pays du monde entier est à suivre de très près. Trente ans après, avec quelle forme/type de conscience peut-on le faire ? Quant à faire de la prospective en 2024 sur l’avenir de la démocratie en France, ne faut-il pas enfin admettre avec « la » Françoise Gaspard d’il y a trente ans, que «symboliquement les femmes ne seront jamais les «frères» des « hommes » c’est à dire que «  le Contrat Social est avant tout un contrat sexuel et un contrat entre hommes« .

En 1994 «Là où la démocratie surgit des décombres du totalitarisme, le nombre de femmes élues s’effondre.» – «Ce que l’on nomme la parité : une égalité parfaite dans la représentation, une égalité qui pas représentée comme un objectif utopique, mais une nécessité pour la cogestion de la République, pour la réalisation de la démocratie, et, au-delà, pour le devenir de la planète. » p.131

Avec « son sexe biologique qui lui a valu exclusion…» la vache ne saurait plus retrouver son veau dans une étable bourrée d’adjuvants techniques, de drogues dures, de technosciences et des débris des guerres qui l’entoure.

Éloge de la discrimination

Savoir comment maintenir la conscience au milieu des injonctions prophétiques des dérivés et dérives du capitalisme, lequel étant l’ingénierie d’un corps social mondialisé, instrumentalise tout ce qu’il touche, est une actualité qui brûle, celle ou celui qui s’y frotte. Discriminer, oui, mais pour penser ce qui arrive à l’humanité piégée toute entière.

Combat (s) pour l’avenir

L’expression sur le combat des femmes, c’était durant la saison 1993/1994 dans le Parcours du Grep, ailleurs un peu plus tard en mars 2005 on peut lire un article « Au Kerala des femmes contre Coca-Cola » de SHIVA Vandana sur europe-solidaire.org . Puis publié le 21/06/2019 à 14:45 quatorze ans plus tard publié par Sofiane Zaizoune on peut lire : Des femmes sont poussées à se faire retirer l’utérus pour travailler plus. C’est dans les champs de canne à sucre et c’est en Inde. Il y a des femmes stérilisées de force pour travailler plus dans les champs de plantes destinées à l’entreprise Coca Cola (entendu Radio France mai 2024) ou écouter le podcast la régression des droits de l’Homme – Amnesty International https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/un-jour-dans-le-mondeavril 2024 « c’est extrêmement grave «  dixit l’interviewée Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International  » (…) On met de l’I.A. pour surveiller les Jeux Olympiques (…) les élections (…) mais on ne contrôle et on ne régule pas (…) ni les Big Tech, ni les Plate-formes (…)

1993/1994 fin de l’intervention au Grep de Françoise Gaspard p. 154  » (…) il y aurait autant de femmes que d’hommes dans le monde (…) je demande à vérifier pays par pays (…) on tue les petites filles (…) on stérilise les femmes sans leur demander leur avis (…) Notre combat ce n’est pas un luxe, ce n’est pas un gadget : c’est véritablement un combat pour l’avenir de l’humanité. » (applaudissements) p.154

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Publié le 19/05/2024, dans Non classé. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.

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