Chroniques Biblio Grep – 006 –
B comme Badie Bertrand 1
Une fois que nous sommes munis du mode d’emploi estampillé Auriol pour la gestion des boues, un nouveau coach intellectuel de haut niveau nous arme de pagaïes pour un raid sans concessions. Nous voici au bord d’un gouffre qui ouvre sur des rapides.
«Nouvel Ordre ou nouveau Désordre mondial»
«(…) désigne une idéologie (…) Chaque décennie l’histoire semble prendre fin et elle redémarre de plus belle (…) Je crois que nous sommes dans un monde dangereux, ça je crois que tout le monde le sait et tout le monde le perçoit. (…) il n’y a plus de code (…) ordre illusoire (…) désordre certain.2 »
D’illusion(s) en fiction(s) parodie d’un raid
C’est parti dans l’essor fulgurant des réseaux transnationaux, leur force est vraiment étonnante!3 Nous voilà en train de pagayer allègrement dans l’inquiétude et les difficultés des Grandes Ruptures, de la Mondialisation, de la Fin de la Bipolarité et de ses Conséquences en passant par la Crise de l’État-Nation, ce sont les Grandes Caractéristiques du Monde actuel. Surtout pas d’accablement au rendez-vous de ce parcours sportif car toujours plus de pugnacité sera nécessaire. Dans les relations internationales modernes, attention aux failles, ruptures, lézardes qui risquent de les mettre en échec. Prudence dans les méandres du parcours tumultueux de l’illusion, laquelle, a tenu dix ans, quinze ans4, que le cadre stato-national allait pouvoir pénétrer réellement les sociétés extra-occidentales…Car ce cadre n’est plus…
Interdépendances des équipages
Nous passons dans des remous engendrés sur la souveraineté, par, la mobilité de la communication. Sur les rives, nous visualisons des antennes paraboliques plus ou moins clandestines, nous évaluons au passage, la perte de contrôle des États sur les réseaux culturels face à la diffusion des images et des messages. Hirsutes et ruisselants face à la prolifération d’espaces sociaux qui ne sont contrôlés par personne, on rame avec force 5 nous savons que nous appartenons à un monde qui a des biens et des intérêts communs : l’atmosphère, l’équilibre écologique (…) ceci relève des besoins de tous6 Nous franchissons aveuglés par les bulles, des murs ruisselants d’interdépendances évidentes, comme ivres dans le fracas des trous d’eau suivis des trous d’air, nous suivons le fil du cours d’eau, Communauté d’intérêt, belle idée de patrimoine commun d’humanité. Pas de bivouac en vue ! Il faut pagayer encore et encore, le feu de camp du Club de Rome s’est éteint… Dans le canyon que nous empruntons avec Bertrand Badie, « Grands » et « petits dragons » sont aux aguets. Nous surfons du Maghreb à la Sibérie, progressons vers l’Asie jusqu’au Japon sans faire de halte, puis juste un coup d’œil sur les états colombiens, boliviens, brésiliens, là, nos embarcations bondissent sur la prolifération d’espaces sociaux qui ne sont contrôlés par personne, nous voilà frémissants de gouttes de sueurs froides à imaginer ramer encore et encore, sur une scène internationale avec 4, 5, 6 milliards d’acteurs !
Questions occidentales et européennes
L’arrivée sur berge est sans pause. Seul réconfort délivré par le coach, une gorgée de grammaire occidentale de la marque sociologique et « Ethiquable » Max Weber. Ainsi de la citation qui suit qui déclenche des rires. C’est une « joke » sur les 3 points acquis grâce à elle par les étudiants au temps où le coach Bertrand Badie étudiait le monde à l’Université.
« Qu’est- ce que l’État? C’est le groupement politique de domination qui revendique avec succès le monopole de la violence physique légitime sur un territoire donné.»7(rires)
C’est dans le vide et l’incertitude8 que le raid aquatique s’achève à grands coups de rame dans un «incroyable exercice de cartographie» rappelant que «simplifier les contours territoriaux, cela s’appelle de l’épuration ethnique 9». Kayaks et canoës, au fond de cette gorge, sont dans la «cacophonie du monde» baignant dans beaucoup de vapeurs dues à l’éveil et la prolifération des identitarismes : volatilité, inflation, instabilité identitaires.
«Que signifie sur ce plan le passage à l’Europe? (…) Le territoire file, se défile, et s’effiloche.10»
Après ce périple exténuant, à l’accostage, le constat est qu’il n’y a plus de coexistence pacifique, il y a dissémination de la violence ce qui déterritorialise la sécurité alors même que les états récupèrent une part de ce désordre pour le renforcer11. Nous voudrions dormir pour nous reposer mais le coach ne nous laisse pas lâcher avirons ni pagaïes. Il nous rappelle un de ses postulats, celui du jeu à deux pour la coopération 14 lequel n’est plus… Pour lui il est temps de nous réveiller12,
«J’ai essayé de vous montrer tous les éléments du désordre. On en a un plein sac! 13»
Rédaction certifiée sans IA, en italiques, les paroles mêmes du coach @ + MFB
1Professeur à l’Institut Politiques de Paris, 2pp.157-158, 3p.164 – pp 158 et suivantes , paragraphes 1, 2, 3, 4p.163, 5p.165, 6p.166, 7p.167, 8p.161,9p.168,10pp.170-171,11p.174,12p.177,13p.175,14p.172
Publié le 15/05/2024, dans Non classé. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.
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